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11 septembre 2017

Crashout (1955) de Lewis R. Foster

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Dans notre grande série des "prison breaks", ce Crashout de Foster tient joliment son rang ; film noir hargneux et sanglant qui bénéficie d'un casting de choix : William Bendix (second couteau génial qui n'a pas volé son premier rôle) se retrouve entouré d'Arthur Kennedy, de Luther Adler ou encore de William Tallman dans le rôle des autres convicts échappés (ils sont six au départ mais la sélection se fera encore plus drue que dans Highlander). Bendix est méchamment touché dès les premiers instants de la folle cavale mais il parvient malgré tout à mener à la baguette son petit monde : s'ils la jouent bon équipier, chacun aura le droit de splitter l'argent que Bendix a caché quelque part dans la montagne. On connaît la chanson : on veut bien s'entraider devant le danger mais lorsqu'on aura l'occase de se débarrasser d'un des associés, tous les coups seront permis. Bendix, entité aussi massive que diabolique, dispose de types aussi tordus que lui – cela devrait faire son affaire... Nos gaziers vont vivre moult aventures (avec notamment au passage deux rencontres féminines faisant figures d'anges (éventuellement) salvateurs (la charmante et champêtre blonde Beverly Michaels et la jeunette brunette Gloria Talbott) en voyageant avec des moyens divers (à pied, en bagnole ou en train) ; ils passent de l'espace étroit et anxiogène d'une grotte aux grands espaces neigeux mais ce après moult stops (un bar, une ferme...) qui réservent toujours sa petite surprise et... réclament son lot de cadavres.

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La bonne idée de Foster, parmi d'autres, est d'avoir choisi un "héros" (et la plupart de ses acolytes) pas vraiment aimables (ils ne se trouvaient pas en prison par pur hasard…). Du coup, on se fait toujours surprendre par les petites saloperies que chacun est amené à faire à tour de rôle... Exemple par la bande : on fait venir un médecin ? Un bon gros joufflu vient faire son taff... Ouais, il est sympa mais reste un témoin gênant - une bonne grosse pierre pour lui fendre le crâne devrait faire l'affaire. Voilà un problème de plier, la morale n’est bonne que pour les enfants. Bendix ne s'en cache pas, il est sans foi ni loi, prêt à tout pour tirer son épingle du jeu. La bonne nouvelle pour lui réside donc en ses compères tout aussi torves qui n'hésitent jamais à s'entretuer - et ce n'est pas le William avec son petit sourire si doux et enjôleur qui va les en empêcher... Les couteaux volent, les hommes brûlent, les balles partent dans tous les sens - alors même que l'équipe se trouve réduite, on appréciera en particulier ce face-à-face tarantinien ou wooïen avant l'heure entre un homme armé d'un couteau et un type nanti d'un pistolet... Les règlements de compte sont légions quel que soit l’endroit. Dans ce monde de bruts sanguinaires, deux femmes trouveront tout de même leur place pour tenter d'apaiser tour à tour deux de nos convicts (résolument les moins sauvages et les plus urbains). Quelques petits instants de répit (et de tentation) qui trouvent parfaitement leur place pour fendre d'instants de grâce ce film noir caustique en diable. Passe aisément le test crash avec en prime un final qui montre tout le petit côté ridicule et absurde de la chose. Sympathique petite découverte.

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