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30 juin 2017

Something for Everyone (1970) de Harold Prince

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Deux ans après Théorème de Pasolini, Harold Prince (deux longs métrages, voilà une odyssée faite à moitié) adapte un bouquin d'Henry Kressing (The Cook) qui nage dans les mêmes eaux troubles ; jugez du peu : Michael York, jeune séducteur en short et sans thune se délassant en Autriche, va s'introduire dans une famille noble en pleine décadence ; il séduit le fils, snobe la fille et couche avec la mère après avoir commis de multiples "petits" écarts (quatre homicides pour le moins) pour accéder à son rêve : devenir le seigneur de ce château digne de celui de Walt-Disney (le carton-pâte en moins). Michael York, jeune petit blond au sourire gentillet auquel on donnerait un litre de bière les yeux fermés, va en effet se révéler un terrible calculateur, prêt à tout pour saisir les opportunités. Prince n'atteint pas au glauque pasolinien mais livre une œuvre des plus caustiques sur l'art de s'élever par tous les moyens (le DVD se trouve sur la photo officielle de Macron mais hors-champs).

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Le début des seventies, les tenues autrichiennes du cru, le short marron de York, il est clair qu'on serre un peu des dents au niveau de l'esthétisme en ce début de film. Une œuvre kitsch oubliée dans les tiroirs ? Que nenni, tant rapidement le York sous ses dents blanches carnassières montre de quoi il est capable : il veut un poste de conducteur, il écrase la main du pauvre homme en poste, il veut une position dans le staff du château, il se prend une cuite avec un type du personnel et monte finement un plan pour que celui-ci se fasse écraser par un train. On sent qu'il est prêt à toutes les bassesses pour obtenir ce qu'il veut, il ne cessera de placer la barre toujours plus haut dans l’ignominie. York se fait cruellement froid quand il se sent attaqué mais aussi chaudement séducteur au besoin : la jeune Heidelinde Weis et ses yeux noisette est la première à en faire les frais, puis le jeunot Anthony Higgins, puis la vieillissante Angela Lansbury. York se fait enjôleur à l'envi et se débarrasse de tous ceux qui osent se dresser sur son chemin sans jamais faire preuve d'un quelconque remord. Une sorte d'humour anglais tellement à froid qu'il finit plus par donner des frissons dans le dos que par faire vraiment marrer. On apprécie la façon dont Prince, derrière ce petit rythme nonchalant et ces petites séquences parfois teintées d'érotisme, déploie cette terrible mécanique d'un hypocrite au sommet de sa forme dans ce cadre aux allures idylliques (pour peu qu'on ne vomisse au style vestimentaire typique de nos amis autrichiens - quand on voit la taille de leurs chopes de bière, le respect reste tout de même de circonstance). Rien ne semble pouvoir résister à l'ascension de notre homme mais le final nous réserve forcément une petite surprise... Cruellement caustique until the end... Une oeuvre à redécouvrir à l'ombre de la pasolinienne.

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