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12 janvier 2017

LIVRE : Moo Pak de Gabriel Josipovici - 1994

9782915018578,0-1163196Voici un livre qui retranscrit la parole de Jack Toledano, écrivain torturé par les affres de la création, et qui sillonne les rues de Londres avec un ami. Considérations sur la littérature, les animaux, le climat, le déracinement, l'inspiration, les angoisses de ne pas arriver au bout de son grand projet, le verbe est le héros de ce bouquin, qui enregistre avec talent les glissements de la langue, ces passages imperceptibles entre monologues et dialogues, la complexité sinueuse de la parole. On a donc l'impression qu'on est face à un caractère, face à un être de chair et de sang, et on suit ce débit irrépressible avec rapidité et intérêt. L"écriture de Josipovici est fluide, intrépide, souvent érudite, et c'est vrai qu'on a l'impression, après lecture, d'être un peu moins con qu'avant. Le gars possède un sens du rythme qui lui fait honneur, et on a là un de ces livres qui parviennent avec brio à inscrire une parole dans un lieu : les rares mais précieuses précisions du narrateur quant aux lieux où elle prend place sont de précieux contrepoints au flot de mots qui se déversent sur nous. Bien sûr, en creux, c'est aussi un livre sur l'impossibilité de la parole, le débit cachant une somme de frustrations, d'hésitations, et d'échecs pour la faire accoucher d'un sens. Après, malgré le plaisir indéniable qu'on trouve là-dedans, on ne peut s'empêcher de trouver ça à la limite du plagiat. Je ne sais absolument rien de Josipovici, mais tout ce que je sais c'est qu'il a dû lire Thomas Bernhard. Parce que, là, ce n'est même plus un hommage c'est quasiment un copier-coller. L'avantage avec les livres qui copient les grands écrivains, c'est qu'au moins ils sont bons, et Moo Pak n'est pas déplaisant du tout. Bien au contraire, il cultive une certaine insolence, déployant (comme son maître) un long monologue en un seul paragraphe de 200 pages, plein de répétitions, d'hésitations, de traits de génie et de considérations plus futiles, plein de bruits et de fureur pourrait-on dire. Son seul tort est d'arriver en deuxième, après le tueur de la langue que fut Bernhard ; du coup, il passe dans la position de l'élève studieux, ce qui n'est déjà pas si mal.

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