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1 octobre 2016

Les Incorruptibles (The Untouchables) de Brian de Palma - 1987

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Une des rares incursions de De Palma dans le cinéma mainstream et commercial, et j'avoue que le résultat est assez décevant. Ecrasé sous le poids de la commande, et sous l'obligation de montrer le bon profil de sa poignée de stars, le maître assagit franchement son style et livre un objet pas vraiment honteux, mais simplement efficace et correct. On le sent bien se débattre pour imposer ses plans tordus, et on constate avec peine que, derrière le cahier des charges, il essaye encore et toujours de multiplier screen-shots, montage vituose et cadrages décalés ; mais on reste sagement enchaîné à l'intrigue, et malgré quelques morceaux de bravoure, on constate que le film aurait tout aussi bien pu être réalisé par Oliver Stone ou Alan Parker.

the-untouchables-sean-connery-kevin-costner-church

Il faut dire qu'au générique, il a de l'ego à diriger, de De Niro à Connery, de Costner à Garcia. Ils sont tous bons, ils en font tous des tonnes, et on suit cette histoire classique de mafia et de règlements de compte assez tranquillement. Le film commence sur la scène dont le modèle Hitchcock disait qu'elle ne pouvait pas être possible, la mort d'un enfant, et ensuite on a droit à un combat Eliott Ness / Al Capone dans les règles de l'art. Points gagnés d'un côté et de l'autre, désespoir et renaissance, meurtres à gogo, pour finir par un procès tonitruant. Rien de nouveau sous le soleil de Palerme, c'est du classique, et même si on considère que ce film était l'un des premiers à raconter ce genre d'histoire aussi frontalement, on compte les clichés, les passages attendus et les figures de style usées jusqu'à la corde. Du coup, comme il n'a pas grand-chose à raconter, de Palma concentre tout sur la technique, et là, c'est un festival : aucun plan, même le plus anodin, n'est sobre, tout est tordu et stylisé. Depuis l'écran vert de la rencontre avec Sean Connery jusqu'au montage au taquet de la poursuite sur les toits, de Palma dope tout formellement, et on en prend plein les mirettes, pour le pire ou pour le meilleur. De nombreuses scènes de genre au milieu de la chose font écarquiller les yeux : la longue séquence sur le pont, à la frontière canadienne, où le gars convoque chevaux, vieux colts et cavalerie pour un hommage au western ; celle de la mort de Jim Malone, où il ressort la caméra subjective de Carrie ; la fameuse scène de l'escalier de la gare, où Le Cuirassé Potemkine est cité sans aucun scrupule... Grâce à cette démesure formelle, on garde une tendresse pour ce film, maladroit et sans idée dans le scénario, trop "produit" et raconté au plus court.

561573_les-incorruptibles

Des Palmes pour De Palma

Commentaires
M
Le scénario, brillant, est du grand David Mamet, il est basé sur les mémoires d'Eliott Ness et est une superbe mécanique de précision. Du prêt-à-porter, certes, mais du prêt-à-porter de luxe.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est sa plus grande réussite critique car la mise en scène du film concilie le tempérament de feu de De Palma et le classicisme.<br /> <br /> <br /> <br /> De plus, on peut y admirer la grande Patricia Clarkson et le film a le mérite d'avoir apporté à Sean Connery le seul oscar de sa carrière.
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C
Euh... moi je dirais qu'Alain Cuny, il en fait de sacrées tonnes aussi. <br /> <br /> Le pompon (!) c'est dans "Emmanuelle"...<br /> <br /> :-0
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G
Alors d'une part, hdel, un autre ton, hein ? <br /> <br /> - j'ai dit"rares incursions, ce qui veut dire qu'il y en a d'autres : je mets Scarface et Le Dahlia noir dans le lot. Je considère les chefs d'oeuvre que sont Snake Eyes, Mission impossible et Mission to Mars comme des expérimentations, très loin de la machine hollywoodienne, et qui esssayent même de la pervertir. Quant à Furie, je ne l'ai plus en tête.<br /> <br /> - Oui, De Palma est toujours fan de plans tordus, je maintiens. Dans Les Incorruptibles, que, vous l'aurez compris, je n'aime pas beaucoup, il y a franchement peu de plans "classiques", et cette fois je trouve beaucoup de plans comme des artifices un peu inutiles. De Palma a encore 25 ans, c'est ce que j'apprécie dans ses films, jusqu'au dernier. Et puis j'aime qu'il cherche à imposer son style, très baroque, très formel, et qu'on sente qu'il lutte, ici contre les producteurs.<br /> <br /> - Parker, ça fait longtemps que je n'ai pas vu, mais je déteste, oui. Films datés, esthétique clicheteuse, esbroufe à tout va. J'avoue pourtant un faible pour The Wall, mais plus à cause des Pink Floyd. Mais Birdie ou Angel Heart sont proprement inregardables aujourd'hui, à mon avis.<br /> <br /> - Enfin, vous avouerez que le jeu de De Niro ou celui de Andy Garcia sont assez éloignés de celui d'Alain Cuny. D'où mon "ils en font des tonnes".<br /> <br /> Voilà, ai-je répondu ?
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H
"Une des rares incursions de De Palma dans le cinéma mainstream". Ah ? Et Scarface, Furie, Mission : Impossible, Mission to mars et Snake Eyes, vous appelez ça comment ? " On le sent bien se débattre pour imposer ses plans tordus" bof, si vous êtes assez naïf pour penser qu'en 1987, après Sisters, Phantom of the Paradise, Carrie, Pulsions et Body Double, DePalma en est encore à essayer des plans tordus comme un cinéaste de 25 ans… "on constate que le film aurait tout aussi bien pu être réalisé par Oliver Stone ou Alan Parker." Je perçois comme une once de mépris à l'égard d'Alan Parker, excellent cinéaste, que lui reprochez-vous ? "ils en font tous des tonnes" c'est pas l'argumentation qui vous étouffe.
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H
Un des problèmes de ce film, c'est (à mes oreilles !) la scie musicale des thèmes de Morricone qui affectait aussi, à la même époque, 'Il était une fois en Amérique'.
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