Conjuring 2 : Le Cas Enfield (Conjuring 2) de James Wan - 2016
Les films d'horreur se suivent et se ressemblent, je suis très touché par l'aide de mon compère, qui lui permet de constater mon désarroi (mais où est le Grâal ?), et je commence à me lasser, c'est vrai, de découvrir ces films photocopiés, interchangeables et pauvrissimes. Non pas que Conjuring 2 soit inregardable, non, c'est même plutôt amusant dans la mise en scène. Moins de jump-scares, plus de soins accordé aux atmosphères, aux ambiances (et c'est vrai qu'en 2h15, on a le temps de contempler ces atmosphères néo-gothiques et de faire des pauses bière), un montage assez soigné et moins épileptique, quelques clins d'oeil au genre (Amityville...). Wan essaye de changer les façons d'effrayer, d'alterner les longues scènes qui montent doucement et les courtes séquences spectaculaires, et accorde un tout petit peu d'intérêt à ses personnages. Le couple central, notamment, est assez fouillé, bon à l'américaine, hein, mais tout de même, on lui accorde un passé, une biographie. C'est sommaire, ça se résume à "oulala je suis fatiguée de chasser des fantômes", mais il y a une sorte de jusqu'au-boutisme dans les personnages qui est attachante : le gars ira sauver une fillette alors qu'il sait qu'il va y perdre la vie (euh, en fait non, mais bon, il le sait pas).
Ceci dit, à part ces quelques détails, on s'ennuie ferme, et on constate avec désolation qu'il n'y a toujours, désespérément, incurablement, rien de nouveau sous le soleil. Trop long d'une bonne heure, le film n'est fait que d'une succession de scènes déjà vues qui mèneront gentiment vers la résolution, heureuse, de la chose, vers le climax, la scène plus forte que les autres. En attendant, le monstre fait peur à une famille, sans rien faire de plus, à croire que s'il sortait tout de suite les grands moyens, il serait une tafiole. On avait déjà eu le méchant pêcheur, le méchant orphelin, la méchante nurse, voici la méchante religieuse, mais sinon c'est la même. Ça y va de voix déformées, de fillettes qui lévitent, de bandes retrouvées dans la cave, de recoins sombres et de chaises qui bougent toutes seules, on se contrecarre de ce qui a bien pu se passer dans cette maison, et on se contente de compter les nombres de scènes déjà vues, déjà faites, déjà racontées. On comprend bien que la saveur des contes, c'est d'être racontés des dizaines de fois et qu'on ait toujours peur. Mais là, ça ressemble plus au bruit du tiroir-caisse qu'à celui des veilles de Noël : on reprend les recettes éculées du genre, on reproduit, et on compte les billets d'entrée. Quand arrivera le prochain Craven, le prochain Nakata, le prochain Kurosawa, pleurniche-je ?