Welcome to Leith (2015) de Michael Beach Nichols & Christopher K. Walker
Leith est une petite ville tranquille (à peine une trentaine d'habitants) du Dakota Nord (il reste même encore des indiens : plus désert et plus zen comme paysage, tu fais plus). Débarque avec sa barbe blanche et ses cheveux longs de gourou LE connard suprême, j'ai nommé Craig Cobb, champion du monde toute catégorie de la défense de la suprématie blanche (celui-là même dont le test ADN ne se montrera guère probant quant à ses origines 100 % "caucasiennes"). Comme les terrains ne sont pas chers, non seulement il s’en procure un mais il fait aussi venir dans le coin des représentants de partis néo-nazis, autant dire des personnes d'une culture et d'une intelligence toute aussi effrayante... Rien qu’à voir les drapeaux devant la maison de l'un deux (représentant l'ensemble des factions d'extrême droite à travers le monde : les jeux olympiques de la connerie), on peut comprendre que cela puisse énerver ces si paisibles locaux. Quant en plus ces gaziers viennent au conseil municipal pour multiplier les provocations idiotes, le sang du dakotien se met à bouillir... Il suffira d'une provocation de trop (Cobb et son second se baladant en ville, fusil à la main, en haranguant les gens qu'ils croisent) pour faire coffrer ces deux abrutis modernes.
Si le doc nous fait découvrir le petit côté tranquille de cette bourgade et nous montre comment parfois la tension peut rapidement monter à cause d'une poignée de misérables idiots (certains autochtones du Dakota prennent vite de la mouche et ne peuvent s'empêcher dans la foulée de se "sur-armer"... ah les Ricains), avouons tout de même qu'il reste un peu superficiel dans l'ensemble, voire même un brin putassier : il s'ouvre sur la "randonnée armée" des deux hommes avec en off des coups de fil effrayés des locaux aux autorités ("Ils s'approchent avec des fusils et insultent mon mari") mais une fois cet épisode passé (qui ne débouche sur rien, si ce n'est l'arrestation de nos deux randonneurs qui payent le plus stupidement possible leur sens de la provocation - ils aurait mieux fait d'aller à la chasse à la taupe), le doc tourne un peu en rond. La parole est donné à ce Cobb tout penaud en prison (il a l'air plus bête qu'agressif au final), aux habitants qui continuent de trembler, encore sous le choc de ces étrangers bizarres (ils ont toujours peur que le Cobb libéré se venge... ça va, il n’a plus le droit de posséder une arme à feu et de les approcher, faut savoir aussi passer à autre chose), et l'aspect sensationnel, ultra dramatisé annoncé en ouverture se révèle finalement aussi plat que les plaines du Dakota. Des extrémistes illuminés d’un côté (on le savait), des petites gens qui paniquent un brin de l’autre (Le Dakota, morne plaine…), pas grand-chose de neuf sous le soleil. On aura au moins découvert au passage une ville presque plus inquiétante que Twin Peaks. C'est déjà ça.