The Golden Demon (Konjiki yasha) (1937) de Hiroshi Shimizu
Voilà un petit film de Shimizu filmé toujours avec la même habileté (on retrouve notamment chez le cinéaste "l'art du travelling arrière" sur des personnes se baladant et discutaillant) mais dont l'essentiel des personnages sont pour le moins antipathiques : tout commence pourtant avec une touche de romantisme - deux jeunes gens se fréquentent depuis des années et semblent promis l'un à l'autre. Seulement voilà, il est étudiant et peu argenté et sa douce, issue d'une famille modeste, se voit proposer un bon parti - le fils d'un banquier, un binoclard affable. Ils marchent - le fameux travelling du maître - et il la met au pied du mur. Si elle accepte la proposition de l'autre type, ils ne se reverront plus jamais, là. Elle est aux abois, pense à son avenir, le diable de la vénalité s'abat sur elle... Elle suivra le richard et le démon de l'argent (ou de l'or, pour les puristes) semblera dès lors frappé l'essentiel du casting.
L'étudiant promis a un brillant avenir devient l'assistant sans foi ni lois d'un usurier, la chtite tente de s'attacher à son mari mais ce dernier, décidément peu brillant, fait banqueroute (lui, fier comme un paon, pense alors avoir perdu celle dont il a littéralement acheté le coeur)... autour de ces trois figures qui se rendent malheureux comme des pierres, on retrouve également la jeune "concubine" du vieil usurier prête à tout pour retrouver son indépendance et voler de ses propres ailes. Autant dire des personnages qui pensent ou qui ont pensé que le seul Dieu était la thune et qui vont tous foirés lamentablement leur vie sentimentable. Bref, le tableau et sombre et le final est triste comme une pluie froide. Pas facile du même coup de vraiment vibrer pour ce film dont les personnages sont peu aimables. La mise en scène de Shimizu est ultra minimaliste et cette oeuvre disons-le résolument apparaît au final comme une bien petite chose un brin déprimante, comme si aucune rédemption n'était possible. Un très modeste Shimizu.