Stopover in Dubai (2011) de Chris Marker
Derrière ce titre à l'allure touristique se cache l'assassinat en toute décontraction par les agents du Mossad (une douzaine de personnes de nationalité française, irlandaise, anglaise, allemande...) d'une figure du Hamas, Mahmoud al Mabhouh dans un hôtel de Dubaï. A l'aide des enregistrements vidéo de l'aéroport international, de différents hôtels ou de des centres commerciaux, on suit la façon dont ses agents (certains changeant d'apparence en cours de route à l'aide de perruque et tout le toutim) ont mis en place la surveillance du gars Mahmoud et son exécution dans sa chambre d'hôtel. Ces différents agents se fondent avec une facilité déconcertante dans la masse (ces deux agents de surveillance avec leur raquette de tennis !... je ne verrais plus jamais de la même façon un type se baladant avec sa raquette dans un hôtel quatre étoiles - bon, vu que j'y vais rarement, cela ne va pas non plus bouleversé ma vie...), parvenant à réserver la chambre faisant face à celle de Mahmoud et faisant diversion lorsque des occupants de l'hôtel arrivent au moment inopportun dans ce couloir de la mort. Les deux équipes de deux hommes responsables du meurtre de Mahmoud al Mabhouh quittent les lieux avec un flegme total s'engouffrant ensemble dans l'ascenseur de l'hôtel. Les agents du Mossad repartent vers Paris, Hong-Kong... dans les heures qui viennent laissant notre homme enfermé dans sa chambre, tout en donnant l'impression d'une mort naturelle... Ni vu, ni connu. Ah ben si, justement, dans notre monde ultra-moderne, vus, identifiés et rapidement reconnus. Un montage digne des plus grands moments d'espionnage qui fait froid dans le dos... Mais les caméras, et Chris être ultra connecté, veillent. Maussade.