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13 décembre 2015

Stallion Road (1947) de James V. Kern (et Raoul Walsh)

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En cherchant des infos sur le rôle de Walsh sur ce film (rien trouvé...), je me suis rendu compte que ce film de chevaux n'avait décidément pas très bonne cote. C'est bien dommage ma foi. Même si cela reste un film de cheval (et le cheval, comme acteur, quand il ne bosse pas avec des indiens, il en est souvent réduit à faire deux choses : rater un obstacle et tomber malade - on n'y échappera pas), même si le scénario demeure terriblement prévisible (une histoire d'amour triangulaire dont on devine l'issue dès le prologue), il n'en demeure pas moins, je l'affirme haut et fort, qu'il y a de la qualité dans le bazar : d'abord, en tête d'affiche, il y a l'excellentissime Zachary Scott dans un rôle d’un sympathique (pour une fois) écrivain. Il est associé au terrible Ronald Reagan en vétérinaire (aussi crédible qu'en président des Etats-Unis... une interprétation tout en sobriété, pourtant, à la limite de la transparence... Il m'a fait penser, dans la scène de baston, la seule où il bouge, avec sa frange en bataille à... Jean-Pierre Mocky... Bizarre, non. D’autant qu’on imagine mal Mocky en président de la République). Ils sont potes, célibataires endurcis. Reagan flirtouille avec une femme mariée (Peggy Knudsen) alors que la chtite Alexis Smith (che bellissima !) n'a d'yeux que pour lui... et que Scott n'a d'yeux que pour cette dernière. On sent dès le départ que Scott va, tout en jouant sa carte perso, ouvrir les yeux à ce couillon de Reagan : ce dernier et Alexis partagent l'amour des chevaux donc... Forcément (c'est toujours ce qui est un peu concon dans les films de chevaux... Tu ne sais pas en faire, tu restes définitivement à quai).

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Bref, un scénar cousu de fil blanc mais quelques séquences "à l'eau de rose" qui méritent volontiers le détour. L'Alexis papillonne un brin, passant des bras de Zachary (pas d'étincelle) à ceux de Ronald (he got it) puis revenant à Zachary, un tantinet par défaut, après un épisode décevant avec le Ronald... Il y a dans ces scènes mi-romantiques (les baisers à la belle étoile ou dans les bras d'un fauteuil) mi-désillusionnées (Alexis, objective, fait d'abord la leçon à Scott qui, objectif, lui rendra la pareille) un petit quelque chose qui touche au coeur : la moue de Scott, le sourire de Smith, la roublardise de Reagan fonctionnent à plein et l'on se prend d'affection pour ce trio où le respect de l'un envers l'autre est total (joli sens du fair-play, rien à dire). Reagan (qui commence à prendre vraiment conscience de la valeur de Smith quand il est sur le point de la perdre, normal) et Scott, bien que titillés par la même donzelle, restent solidaires jusqu'au bout. Ils livreront d'ailleurs un magnifique combat côte-à-côte, détruisant avec un certain brio tout un bar. Même si, sur la fin, le parallèle entre le virus dont sont atteints les chevaux et la "maladie d'amour" (dans tous les sens du terme) est méchamment téléphoné (le cheval est le meilleur ami de l'homme mais nom de Dieu, on n'est pas obligé de s'en servir à chaque fois comme métaphore...), le final borzagien (qui dit alitement dit Borzage, je vous renvoie à vos classiques) est mignon comme tout. Oui, un peu sirupeux, un peu lourd au niveau du montage (ses images de flammes qui s'enchaînent plusieurs fois avec le visage de Reagan touché par une fièvre... de cheval (je ne pouvais pas ne pas la faire celle-là)) mais loin d'être aussi raté que certain le prétende. Un film, dans la bio de Walsh, qui ne mérite point, loin de là, d'être écarté d'un simple revers de la main. Une œuvre à voir au trot (on va raison gardée). Les odyssées sont aussi parfois "réhabilitantes", qu'on se le dise.

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Walsh et gros mythe,

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