La Légende de Zatoichi (vol.15) : La Canne épée (Zatoichi tekka tabi) (1967) de Kimiyoshi Yasuda
Certains trouvent que Zatoichi est à son top, d'autres estiment que l'épisode un peu terne. Je serai plutôt parmi les déçus : notre héros a un gros problème de matos (son sabre est à deux doigts de se briser) et l'on sent qu'il manque tout du long un peu de motivation. Il a vent comme d'hab de toutes les filouteries en train de se tramer mais n'est pas prompt à intervenir - jusqu'à ce qu'il retrouve un sabre digne de ce nom. L'image est à mes yeux un peu passée (seule la dernière séquence, avec ces quelques flocons qui volent, regagne un peu d'éclat), le scénar terriblement banal (du Seigneur qui entube son monde et tue dans l'ombre à Zatoichi qui fout la honte à tout le monde en jouant aux dés), le rythme mou, la romance au second plan sans passion... Heureusement, Zatoichi, au chômage technique, en profite pour faire un peu plus l'andouille que d'habitude (sa chanson sur les canards qui ne fait marrer que lui et qui tombe finalement totalement à plat : un must), histoire de tuer le temps au lieu de tuer des ennemis. Sa relation avec le maître sabreur est aussi plutôt bien vu (on apprend la petite histoire derrière le sabre... c'est vraiment pour les afficionados) et ce jusqu'au dernier souffle du type – ça se joue à un doigt, c’est clair. Autant dire qu'on ronge un peu son frein en attendant le massacre final...
Yasuda n'y va heureusement pas de main morte au niveau des figurants et décime les trois-quarts de son casting. Les assaillants prennent tout ce qui leur tombe sous la main pour faire déjouer Zatoichi (tonneau, charrette, tapis... c'est un peu le foutoir) mais ce dernier, les oreilles aux aguets, découpe à grand moulinet (point d'effusion de sang, juste un rictus sur la face des adversaires qui se fige définitivement). Des hommes qui tombent par dizaine, un ponte gras du bide qui tente, dans un dernier effort, de s'accrocher à une rampe qui se dérobe (le nouveau sabre du masseur aveugle fait plusieurs stères de bois avec le décor en carton-pâte), bref c'est massacre. Un épisode qui traîne un peu en route (les histoires anecdotiques avec la troupe qui arrive en ville, le joueur de dés qui sort de nulle part...) mais qui tranche dans le lard dans le dernier quart d'heure. Un opus juste dans la moyenne, donc, que je ne serais pas le premier à recommander.
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