D'une Vie à l'Autre (Zwei Leben) (2014) de Georg Maas
C'est marrant à quel point ces "thriller du temps de la guerre de froide mettant en scène des agents de la Stasi venant de la RDA" sont souvent... froids. Si la première séquence est "prometteuse", ou disons porteuse d'un minimum de suspense (une femme qui change de look pour aller voler des papiers dans un orphelinat), le reste du film est affreusement convenu, pour ne pas dire terriblement prévisible. Dès qu'on a compris les ressorts de l'histoire (le début est inutilement compliquée alors que le truc est simple comme Guten Tag - le fait de répéter l'intro au bout de 30 minutes histoire de bien nous expliquer le pourquoi du comment et la chronologie des événements, c'est vraiment nous prendre pour des jambons - fumés), on a l'impression de voir défiler un livre d'images marronnasses et jaunasses (roh les "effets super 8 en couleur" pour rendre compte de l'atmosphère des sixties - rah la vache... Lelouch n'est pas mort...) qui n'a guère d'intérêt. Tout le monde tire, qui plus est, la gueule dans ce film qui transpire la méchante trahison ; déjà que le Norvégien a l'air aussi froid qu'un glaçon, le fait d'annoncer - euh, disons, "froidement" - à la famille réunie autour d'une table en bois qu'on a menti sur son identité depuis le départ (une bonne trentaine d'années, quand même) ne réchauffe pas l'atmosphère. La palme du tirage de tronche revenant à Liv Ullman qui semble avoir accroché des poids à ses rides pendant la nuit : - tu n'es donc pas ma fille ?! Mais alors qu'est-il advenu d'elle, dis-moi !!!! / - Rassure-toi, ma vieille, on lui a tiré une balle dans le dos puis on l'a brûlée dans la forêt, tu ne risques plus de fondre en larmes en la revoyant... Voyez l'ambiance, pas olé olé ni champagne saumon fumé... Le rythme est morne, l'image est morne, les gens sont mornes, le scénar (sous ses allures de révélation et de mystère...) est morne, bref la chose traîne en longueur et semble aussi original qu'un épisode de série télé. Pesant, ce film de Maas.