LIVRE : Un Amour impossible de Christine Angot - 2015
Bon, c'est moi qui me tape comme d’hab "les incontournables de la rentrée" sachant que ce sont des livres pour la plupart qui tombent des mains de mon comparse au bout de deux phrases - cela vaut le coup d'ailleurs de visiter sa librairie puisque pour ce genre de livres, il ne prend pas de risques, vous êtes directement remboursés (je dis ça, je dis rien et surtout pas l'adresse). Bref, Angot s'enfonce toujours un peu plus profondément dans l'auto-fiction en racontant sa propre histoire, ses relations avec sa mère, ses non-relations avec son père jusqu'à ce que - mais je ne dévoilerais rien du tournant de l'histoire... Dans un style fluide mais un peu plat (Shangols, je parle pour deux, aime les aspérités), Angot conte par le menu cet amour impossible, cet amour de jeunesse entre une femme d'un milieu modeste, d'origine juive (cela aura aussi son importance in the end), et cet homme, d'un milieu plus élevé, qui, assurément l'aime, est d'ailleurs prêt à lui faire un enfant mais refuse de se marier, d'élever l'enfant, de s'impliquer... La petite Christine vit donc auprès de sa môman, aimante, et les deux femmes de devoir se contenter des visites ultra-fugaces de cet homme qui remet toute responsabilité au lendemain. La petite Christine, dès l'adolescence, croisera plus souvent la route de ce père mystérieux et s'éloignera presque malgré elle de l'influence, des ailes de cette mère... Dans le dernier chapitre, on rentre dans l'aspect psychologisant de la chose, avec cette mère et cette fille de plus en plus distante (on se met alors à croire que l'amour impossible du titre pourrait également renvoyer à leur relation) jusqu'à ce que le dialogue finisse par se rétablir entre les deux femmes : c'est un véritable rendez-vous à OK Corral dialogué avec mise à plat de tous les non-dits, de toutes les blessures accumulées... Elles finiront par se retrouver au diapason en reconnaissant qu'elles furent toutes les deux victimes de cet homme (socialement, fémininement (le mot existe, tiens, j'en suis le premier surpris) et j'en passe) : l'ultime dialogue à bâtons rompus entre les deux femmes est un brin longuet mais permet, semble-t-il, à l'écrivaine auto-fictionelle de faire son auto-analyse (bref c'est chiant entends-je d'ici dire Gols - on a vu plus jouasse et plus enjoué, oui). Bien que le ton reste relativement léger, Angot semble vouloir se faire un devoir de plonger à "plume-le-corps" (le jeu de mot pourrait paraître un peu douteux, j'en conviens) jusqu'aux racines de ce drame familiale. Le récit respire une certaine sincérité, allez, à défaut de nous charmer par le manque d’aspérités de ce style angotesque un peu trop « lisse ». Le futur Goncourt ? Mouais, vous savez, franchement, après tant de..., cela ne me ferait ni chaud ni froid. Moi, j'attends surtout le Ford...