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7 septembre 2015

La Barbe à Papa (Paper Moon) (1973) de Peter Bogdanovich

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Bogdanovich avait réalisé le film indie "ultime" (ce qui n'est pas rien) avec The Last Picture Show, il nous livre avec Paper Moon le road-movie père-fille (Ryan et Tatum O'Neal en tête du générique) le plus craquant qu'il soit. Certes, me ferez-vous justement remarquer, il n'est pas certain dans le film que celui-là soit le père de celle-ci. Qu'à cela ne tienne, leur complicité est éclatante et rarement assiste-t-on à une telle symbiose au cinoche. Road-movie mais aussi véritable buddy-movie dans cette association de deux adeptes du système D qui sillonne les Etats-Unis en tirant profit de la moindre petite arnaque. La spécialité du Ryan est de parcourir les annonces nécrologiques et de vendre des bibles aux veuves, en leur faisant croire que leur mari lui avait passé commande. Pas très catholique. La chtite Tatum, tout d'abord estomaquée par le sens de l'opportunisme du Ryan, ne va pas tarder à rentrer dans son jeu et à faire monter les prix à l'occasion. Une sympathique petite association de malfaiteurs en quelque sorte qui ne va jamais hésiter à tenter les coups les plus pendables (en allant jusqu'à vendre à un bootlegger sa propre réserve d'alcool) pour augmenter son petit pécule. Jusqu'à tomber sur un os...

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Bogdanovich, au moins à ses débuts, semble touché par la grâce : dans la direction d'acteurs, dans l'abatage des dialogues, dans le sens du rythme, dans ces allers-retours permanents entre fantaisie (des personnages secondaires pas piqués des hannetons - de la gonzesse bêbête à forte poitrine au (double) numéro de notre ami Higgins (John Hillerman en bootlegger obèse puis en finaud flic), comédie (les prises de bec entre les O'Neal sont clownesques), émotion (Tatum is wonderful avec ses petites mines contrites) et drame (à trop jouer avec le feu, parfois, on se...). A chaque escale, notre petit couple est confronté à de nouvelles aventures mettant souvent en péril leur "association" (Ryan ne pouvant s'empêcher de fricoter ou de tenter des coups de plus en plus foireux) : heureusement que la chtite veille au grain pour évincer toute présence féminine intrusive ou pour se sortir des mauvais plans dans lesquels l'entraîne le Ryan. On s'attache fatalement à ces deux Bonnie et Clyde à la ptite semaine, à ces deux pieds-nickelés politiquement incorrects (la chtite fume, il est sans foi ni loi pour extorquer une poignée de dollars). Jusqu'au bout, sans aucune baisse de tension, Bogdanovich nous ravit : la course poursuite, dans la dernière ligne droite, entre nos deux héros et les flics parvient à mettre la barre encore plus haut au niveau du rythme et le final, forcément touchant (le moment incontournable de la séparation), nous laisse comme deux ronds de flan... Du panache, de la tendresse, du rire, Bogdanov', avec cette nouvelle fiction, reach for the moon. Four stars.

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