Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
15 août 2015

Les Dents de la Mer (Jaws) de Steven Spielberg - 1975

Jaws_sortie_1

Toujours difficile de s'attaquer à un film que tout le monde connaît par coeur, surtout quand c'est pour hurler avec les loups : voilà l'achétype du film de divertissement parfait, et c'est comme si Spielberg inventait le moule du genre, imposait les règles du jeu de l'efficacité américaine pré-numérique. Le film est impeccable, à tous les postes, et même quand il ne l'est pas (les effets spéciaux), Spielberg dépasse la contrainte pour inventer d'autres façons de faire monter l'angoisse. Son requin mécanique est tout pourri ? Qu'à cela ne tienne, on ne le montrera qu'au bout d'une grosse heure de jeu ; et avant ça, on ne fera que le symboliser par la musique (deux notes, et Williams renouvelle le thème de Psycho), ou par le remplacer par la caméra subjective, ou par retarder toujours et encore son arrivée. Spielberg (c'est ce qui le différencie des tâcherons qui oeuvrent dans l'entertainment aujourd'hui), est un cinéphile, qui a vu les oeuvres de Hitch, de Tourneur, de Corman : il sait que l'idée du danger est plus effrayante que le danger lui-même. Si son requin avait été parfait, il l'aurait montré à chaque plan, et Jaws aurait été nul.

hero_EB20000820REVIEWS088200301AR

Les recettes de l'angoisse sont toutes dans ce film : l'intrusion de la monstruosité dans la vie domestique et dorée du Rêve américain, la mort qui frappe aveuglément et sans raison, cette façon impeccable de faire monter très lentement la tension, de désamorcer les plans les plus traumatisants par l'humour, de nous envoyer sur de fausses pistes juste avant de nous faire bondir. Techniquement, c'est vraiment du très grand savoir-faire, avec une préférence bien sûr pour ce fameux zoom compensé lorsque Roy Scheider se rend compte de la première attaque de requin devant ses yeux, trouvaille géniale qui représente à merveille la terreur qui s'empare de lui. Chaque scène a son lot d'inventions, et d'idées : la première apparition physique du requin, image fugitive complètement inattendue ; le très beau découpage des scènes de plage, qui permet de toujours se situer dans l'espace, de toujours savoir qui est où et ce qu'il encourt comme danger ; les dialogues, drôles et fins, entre les trois marins ; les acteurs, parfaitement dirigés...

hqdefault

Admettons que ce qui empêche Jaws de rentrer dans le trio de tête des Spielberg-movies est sûrement son absence de fond. Le film est un peu creux, pour tout dire, et ne raconte pas grand-chose. On pourra toujours y chercher une variation autour de Moby Dick, avec ces hommes obsédés par le mythe du requin blanc ; ou une destruction en règle du rêve américain ; ou une sorte de symbolisation des traumatismes de la guerre (un des personnages revient de la guerre de Corée, au cours de laquelle il a subi des attaques de requins ravageuses) ; voire une prophétie sur les séquelles d'Hiroshima (dans le même monologue, on apprend que le gars avait livré des éléments de la bombe atomique, et ce requin démesuré pourrait finalement représenter un monstre mutant à la Godzilla)... Mais tout ça, c'est si on est bien lunés : je pense plutôt que Spielberg n'a voulu qu'amuser le public, et a oublié de le faire réfléchir, comme il saura le faire plus tard dans ses perfections (Close Encounters of the third kind, E.T. ou War of the Worlds). Mais Jaws reste une merveille de mise en scène, efficace et fun, vouée entièrement au plaisir, et il faudrait faire la fine bouche pour le reprocher au bon Steven. Nickel.

jaws

Commentaires
H
Croisé dernièrement sur France Culture une série d'émissions sur la menace de disparition des requins, chassés de façon particulièrement atroce (le « finning » : https://fr.wikipedia.org/wiki/Shark_finning). Il semblerait que ce traitement ignoble ait été favorisé par l'image négative que la majorité des gens a de ces animaux (alors qu'ils ne représentent en réalité qu'une menace extrêmement mineure pour l'homme), image qui a été sinon créée du moins largement véhiculée, popularisée et systématisée par 'Les Dents de la mer' et ses suites.<br /> <br /> <br /> <br /> C’est là l’une des immenses différences entre 'Les Oiseaux', qui constitue sans doute pourtant l’un des modèles principaux du film de Spielberg, et ce dernier (une autre différence évidente étant que les films d’Alfred Hitchcock, malgré son sens commercial éprouvé, ne se prêtaient nullement à une déclinaison en suites et en « franchises » — il fallait pour cela la simplification et la convention spielberguiennes). On peut supposer que certaines personnes aient été suffisamment impressionnées par le film d’Hitchcock pour en concevoir une crainte plus ou moins durable à l’égard des animaux ailés. Mais fondamentalement, 'Les Oiseaux' n’est pas fait pour susciter ce type de rejet, au-delà de la vision du film. Pour reprendre une expression en vogue, Hitchcock n’« essentialise » pas les volatiles qu’il met en scène (pas plus qu’il ne le fait d’un jeune patron de motel un peu efféminé ou d’un marchand de primeurs londonien, tous deux féminicides). Non pas que 'Les Dents de la mer' ait été consciemment pensé pour propager la peur panique des requins : l’idiotie constitutive du cinéma de Spielberg fait que celui-ci n’est même pas maître des conséquences de ses actes filmiques (alors que son œuvre pontifiante est souvent implicitement fondée sur la sentence « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »). 'Les Oiseaux' est une fable philosophique suscitant une inquiétude cosmique à partir des animaux les moins susceptibles a priori d’effrayer l’humanité (il ne s’agit même pas d’oiseaux de proie), quand 'Les Dents de la mer' (film en ce qui me concerne pas inquiétant pour deux sous) se contente de se baser sur l’image déjà négative des squales pour l’hyperboliser.<br /> <br /> <br /> <br /> Tout Spielberg est là, à mes yeux : ne rien inventer soi-même, reprendre des imaginaires déjà existants et les simplifier à l’extrême pour les rendre globalement efficaces aux yeux du plus grand nombre, le tout au moyen de budgets somptuaires. À ce titre, il est une scène de 'L’Étrange Créature du lac noir' de Jack Arnold, autre source d’inspiration évidente des 'Dents de la mer', qui condamne vingt ans à l’avance ce dernier, tant moralement qu’esthétiquement : c’est celle, célèbre, où la créature redouble sous l’eau les évolutions nautiques de l’héroïne à la surface, en un ballet mimétique à la fois grâcieux et troublant. C’est une façon de donner à voir le champ et le contrechamp dans le même plan (https://www.moriareviews.com/rongulator/wp-content/uploads/Creature-from-the-Black-Lagoon-1954-10.jpg) qui est tout le contraire de l’opposition binaire surface / sous-marin brutalement mise en place dans la première séquence du film de Spielberg (l’attaque mortelle de la jeune nageuse, au crépuscule). Dans le film de Jack Arnold, le moment qui suit le ballet nautique complète la critique anticipée de l’ouverture des 'Dents de la mer'. Revenant à un principe visuel fantastique bien connu, le hors-champ s’y manifeste par des perturbations du champ : prise dans le filet du bateau des scientifiques, la créature malmène ce dernier au point de briser le mât auquel ledit filet était suspendu, le tout étant donné à voir du point de vue des passagers du bateau, et la créature restant invisible sous la surface de l’eau. Après la scène sous-marine très originale dans laquelle une chance a été donnée à la créature d’accéder à une certaine grâce, c’est le retour à la normalité de surface et aux habitudes de la mise en scène fantastique. On sent bien où le cœur du film balance (vers le moment de grâce, évidemment). Dans la scène d’ouverture des 'Dents de la mer', Spielberg se tient pour sa part d’emblée et résolument à la surface des choses, et ne fait que reprendre le vieux principe décrit ci-dessus (un hors-champ est d’autant plus effrayant qu’il reste invisible et pourtant se manifeste brutalement dans le champ) pour, encore une fois, l’hyperboliser assez grossièrement, sans aucune capacité de réelle invention.<br /> <br /> <br /> <br /> 'Duel', déjà, c’était la scène de « l’avion-célibataire » (comme on parle d’une « machine-célibataire ») de 'La Mort aux trousses' portée aux dimensions d’un long métrage entier, alors qu’elle ne constituait qu’une des multiples pièces du puzzle (réellement complexe, pour sa part) d’Alfred Hitchcock.
Répondre
C
Une belle propagande de droite décomplexée. Au-delà de son histoire débile de requin très méchant à exterminer, tout le film suinte un mépris social sous de multiples formes.<br /> <br /> <br /> <br /> Le premier, le plus évident, est le mépris absolu pour les habitants de la petite ville d’Amity, située sur une petite île. A part Vaughn, le maire, et Quint, le chasseur de requins (on y revient), aucun n’a d’existence individuelle. Ils existent en groupe en revanche, et toujours de manière exclusivement négative. <br /> <br /> C’est d’abord tout un groupe égoïste mu par ses seuls intérêts économiques : dans la salle du conseil municipal, quand tous se réunissent pour décider s’il faut ouvrir les plages, TOUS sont pour ! A croire qu’aucun n’a d’enfant qui risque d’aller se baigner en ce début de juillet ou qu’il s’en fichent complètement. Il n’y a aucun débat entre eux, la seule voix discordante est celle de Brody, le chef de la police… qui vient d’arriver de New York. <br /> <br /> Ensuite, ce groupe est aussi étroit d’esprit : une habitante dit à la femme de Brody qu’elle ne sera jamais une « islander » parce qu’elle n’est pas née à Amity. Entre eux, les Brody se moquent de leur accent, surtout lui. <br /> <br /> Enfin il y a plein de gens idiots et cupides dans le village : quand une prime de 3000 dollars est promise pour la capture du requin, des gens s’improvisent pêcheurs, montent trop nombreux sur des bateaux alors qu’on les prévient qu’ils vont couler. Quand un requin est amené, tout le monde pose pour la photo sans écouter Hooper, l’océanographe, qui émet des doutes.<br /> <br /> Même la mère qui a perdu son fils fait preuve d’ignorance et d’injustice en giflant Brody car elle croit que c’est lui le responsable.<br /> <br /> De toute façon les personnages servent le plus souvent de chair à canon : les hippies du début ; la première scène sur la plage, où le film montre alternativement des personnages dans l’eau, provoquant la question malsaine chez le spectateur : mais lequel va se faire manger ?<br /> <br /> Bref, les ploucs sont des sales cons et c’est tout. <br /> <br /> <br /> <br /> Le film a un mépris tout particulier pour l’autorité politique, quitte à la caricaturer grossièrement. Dès le début le maire Vaughn reproche à Brody la fermeture des plages, il a manifestement persuadé le médecin légiste qui a examiné les restes du premier corps de changer sa version des faits et celui-ci affirme s’être trompé. Vaughn est bien sûr favorable à l’ouverture des plages pour (il le dit explicitement) maintenir le tourisme dans sa ville. Sur la plage, il pousse un ami à aller se baigner pour donner l’exemple et celui-ci y va avec sa femme et ses trois enfants ! Quand Hooper lui dit avoir vu la dent de requin dans le bateau où des pêcheurs ont été tués, Vaughn émet des doutes, demande si Hooper a gardé la dent, si Brody l’a vue… et refuse encore d’écouter quoi que ce soit. Quand il y a de nouveaux morts, à l’hôpital, Vaughn change enfin d’avis : « je suis désolé… je suis désolé… » mais il est dans un tel état d’hébétude qu’il est incapable de réfléchir et d’agir et Brody doit lui forcer la main pour prendre une décision.<br /> <br /> Bref, ce maire totalement incapable de protéger ses administrés est un nul et un sale con.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce n’est pas fini pour le mépris : il y a celui du film pour Quint, plus hypocrite (car faussement variable). Dès le début, Quint a l’assurance du chasseur expérimenté mais paraît très marginal dans la ville : il ne prend pas position sur l’ouverture des plages et sa proposition de capturer et tuer le requin pour 10000 dollars est royalement ignorée par le maire (alors que tous les moyens auraient dû être mis en œuvre pour le tuer).<br /> <br /> Mais quand Brody et Hooper rencontrent Quint, celui-ci fait preuve d’une hostilité hallucinante à l’égard de Hooper. Il lui dénie manifestement la qualité de marin en lui demandant un nœud de jambe de chien, test que Hooper réussit haut la main. Quint prend alors les mains de Hopper et lui dit : « Vous avez des mains de citadin qui a compté de l’argent toute sa vie. » Hooper répond : « Ca va, je refuse d’écouter ces conneries de héros de la classe ouvrière (working class hero crap) ». Quint ferait donc partie de la classe ouvrière ? Bien sûr que non mais c’est une insulte dans la bouche de Hooper (on y revient aussi)… <br /> <br /> Le premier jour en préparant le voyage, c’est un festival de grossièretés de la part de Quint. Le matériel sophistiqué de Hooper le fait rire. Quint se moque de lui avec une chanson de marin (où il faut dire au revoir à des Espagnoles), Hooper sourit poliment.Au départ du bateau, Quint ricane à cinq reprises, déclame des chansons grossières, un faux éloge funèbre… il semble à moitié débile même en supposant une part de provocation.<br /> <br /> Bref, ce marginal vaguement ouvrier de Quint aussi est un sale con.<br /> <br /> <br /> <br /> Plus tard, néanmoins, quand un grand poisson attrape un hameçon, Quint semble avoir raison contre Hooper et lui dit « cela prouve que vous les gosses de riches (wealthy college boys) n’avez pas assez d’éducation pour reconnaître quand vous avez tort. » Hooper fait un bras d’honneur, lui tire la langue, proteste de façon muette, contrefait à deux reprises des réponses stéréotypées de marins (« Ay ay Sir »). Le film donne raison à Quint mais le dernier mot (amusant) à Hooper. De toute façon cela n’a aucune importance puisque le poisson (le requin ou non) est parti depuis longtemps.<br /> <br /> Le point de vue du film semble s’atténuer lors de la longue discussion la nuit sur le bateau. Pas dès le début, car Quint montre deux cicatrices d’une beuverie à la Saint-Patrick et d’un bras de fer avec un Chinois (des aventures sûrement débiles) alors que Hooper a deux cicatrices d’une murène et d’un requin bouledogue. Lequel des deux apparaît comme le plus marin le plus professionnel, celui qui a pris le plus de risques ? Cependant, Quint raconte qu’il a été marin sur l’Indianapolis (le navire qui apporté la bombe d’Hiroshima) : le navire a été coulé par un sous-marin japonais puis les 900 survivants ont attaqués par de nombreux requins (il n’y aura que 316 survivants). Et c’est tout. On ne saura rien de la vie de Quint avant ou après (donc pas d’indication de classe). Le film laisse penser que c’est à cause de cet épisode, trente ans auparavant, que Quint est devenu un chasseur de requins invétéré (on vu des dizaines de mâchoires dans sa maison plus tôt dans le film) et qu’il est devenu un cinglé et grossier… La scène se termine par la chanson en chœur de Quint et Hooper, qui est devenu au moins l’égal de Quint en termes de professionnalisme et de courage devant le danger.<br /> <br /> <br /> <br /> Tous les personnages seraient-ils donc victimes du mépris du film ? Pas du tout bien sûr, on est chez Spielberg, même jeune… Brody est le premier héros du film, c’est un policier (donc il appartient à la classe moyenne), il vient de New York. Hooper est le deuxième. Océanographe brillant, il vient de la ville, il est riche et explique à Brody avoir payé pour la plus grande partie de son bateau et de son matériel (bien avant que Quint ne l’affirme).<br /> <br /> <br /> <br /> Mais ils sont surtout suprêmement intelligents et se reconnaissent d’un coup, comme un coup de foudre amical entre deux être supérieurs, dès l’arrivée de Hooper, sur le port. Dans la soirée, chez Brody, Hooper fait preuve d’une attention et de manières remarquables (il apporte à la fois du vin blanc et du vin rouge, il prévient trop tard qu’il fallait chambrer le vin…) et surtout d’une grande délicatesse avec Brody dont il a vu la journée très difficile (notamment à cause de la gifle de la mère éplorée). Hooper dira à Brody : « Vous savez, vous allez être le seul homme rationnel sur cette île après que je sois parti demain ». Ils ont toujours raison, font toujours les bons choix, ont toujours les bonnes intuitions pour protéger la population.<br /> <br /> Cela ne s’arrête pas là, heureusement : ils sont aussi suprêmement courageux. Ni l’un ni l’autre ne sont des pêcheurs de requins mais ils participent à la capture du requin. Brody a en outre une peur maladive de l’eau (il ne ses baigne jamais) mais ce handicap semble opportunément disparaître dès qu’il monte sur le bateau… Hooper se met dans la cage à requins et subit les assauts du prédateur. Brody met la bouteille d’air comprimé dans sa gueule et tire parfaitement dessus, ce qui fait exploser le requin. Un vrai soulagement, cette explosion, et tant pis pour 1945… <br /> <br /> <br /> <br /> Heureusement qu’il y a la police et les riches scientifiques pour venir en aide aux classes moyennes rurales en détresse à cause de leur bêtise et de leur classe politique.
Répondre
J
C'était pour beaucoup déjà le cœur (fissible ?) de "Le syndrome chinois" de James Bridges (mort et enterré depuis 24 ans... de radiations fatales ?), Hollywood y songeant dès 1999 en se drapant dans ce qui restait des oripeaux du cinéma "militant" nord américain des années 60-70, rhabillé depuis, de ce côté de l'Atlantique et peut être même aussi là-bas, en cinéma "citoyen"... bon, y avait au moins l'excellent Jack Lemmon... pour celui à venir... Brad Pitt, Ryan Gosling, Johnny Depp... irradiés à défaut d'être lumineux ?
Répondre
C
Les risques de la surinterprétation... je ne crois pas beaucoup à la métaphore politique pour "Les Dents de la mer". Comme ce n'est pas dans le film, seulement peut-être dans la tête de spectateurs, il faudrait une étude sociologique... Je proposerait plutôt : l'exploitation massive (inédite à ce point) fin juin 1975 à un moment où sortent de petits films. Je veux bien aussi concéder au film une efficacité même si je le trouve vide et nul.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour les super-héros, deux possibilités. D'abord, la force de frappe des studios en matière de distribution, surtout dans le reste du monde. Je n'ai pas de chiffre mais de toute évidence ils promeuvent ces films au maximum. Les gens ont pris l'habitude d'aller voir deux fois sur trois un film américain (et parfois beaucoup plus). Ensuite, retour au politique : depuis 35 ans de capitalisme financier et d'absence d'alternance politique (aux Etats-Unis et en Europe), les gens ne peuvent que se sentir impuissants à changer l'ordre établi, qui est de plus en plus favorable à une minuscule partie de la population. Ils constatent et souvent subissent au quotidien la pression de la rentabilité. Le chômage augmente. Du coup, je ne suis pas surpris qu'ils aillent voir des films où au contraire ils peuvent s'identifier à personnage surpuissant qui transforme le monde à lui tout seul.
Répondre
J
"Le requin, c'est l'URSS, Le requin, c'est le communisme. L'Amérique n'en a décidément pas fini avec la Peur Rouge" et de mettre en parallèle cette assertion avec quelques points forcément raccords tirés d'une actualité internationale du moment suffisamment large pour accréditer le propos (on pourrait redire la même chose aujourd'hui, à quelques virgules près sur n'importe le quel des block-busters actuels) cinéphile et néanmoins bestial ne manque pas d'air... Sacré Daney, il n'a pas fait que des conneries, il en a dites aussi !
Répondre
Derniers commentaires
Cycles
Ecrivains