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2 mai 2015

Ange en exil (Angel in Exile) d'Allan Dwan - 1948

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Dwan continue de s'ébattre dans la cour des petits, mais une fois encore il apparaît comme le chef de la bande des poussins. Angel in Exile est un petit film, sans gros budget, sans star, sans vrai style, sans primordialité d'aucune sorte, mais il s'en dégage un charme certain. Preuve s'il en est qu'on peut faire du solide travail en opérant avec trois ficelles et un bout de bois : suffit de bien savoir s'entourer, notamment d'un bon scénariste, et de faire proprement son boulot.

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Et Dwan le fait plus que proprement, puisqu'il arrive à rendre crédible une histoire qui, sur le papier, ressemble à une blague. Charlie sort de tôle et est bien décidé à récupérer le magot volé jadis, et soigneusement planqué par son acolyte dans une mine désaffectée. Les villageois voisins, en voyant cet or surgi miraculeusement, prennent le gusse pour un génie, en font leur héros local, lui prêtant même des vertus messianiques. Peu à peu, la légende va rattraper la réalité, et notre Charlie va découvrir les vertus de la croyance paysanne, de l'écoute de l'autre et de la bonté (et de la balle entre les deux yeux de ses anciens complices torves, aussi) : une histoire de rédemption presque mystique, finalement, alors qu'on attendait un pépère film de gangsters sur fond de poussière et de coups de grisou. Dwan aime plus que jamais jongler avec les genres, western, comédie, drame romantique, fable surnaturelle, et c'est ce qui fait la beauté cachée de ce film. On compense la pauvreté des décors, et, reconnaissons-le, les deux trois rapidités de mise en scène par une jolie sensibilité et un goût de la narration irréprochables, on saupoudre d'une pincée de poulette mexicaine un peu quiche, on pimente avec du Mexicain édenté et rigolard, on relève avec une bande de méchants aussi vicieux que brutaux, et le tour est joué. Ou presque, car la marque-Dwan est là pour nous rappeler que le gars n'est pas manchot non plus sur les moments cruciaux : la bagarre finale, notamment, parfaitement chorégraphiée, est épatante d'invention et rappelle le parcours "cape et épée" de son réalisateur ; et l'espèce d'apaisement zen de la fin, le dénouement final inattendu qui va complètement dans le sens du conte mystique, sont étonnants dans un film de série comme celui-ci. Pas étonnant que Angel on Exile soit oublié : c'est un très curieux objet qui a dû en surprendre plus d'un à l'époque.

Commentaires
C
Connais pas celui-là. Mais je viens de voir une succulente pépite : La Femme qui faillit être lynchée... Un bonheur ! Avec la tite Joan Leslie en premier plan (Le plan où elle dégaine la première fois, mâtin, l'élégance du bras !) <br /> <br /> Tous les hommes y sont de gros bœufs bêtes... Les femmes règlent les affaires courantes, girondes, drôles, chafouines, et pimpantes. Un western féministe, yep sir. <br /> <br /> Non, Dwan n'est pas le chef des poussins. C'est vraiment un des coqs de la basse cour. C'est juste qu'il est modeste et qu'il veut qu'on lui fiche la paix.
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