Imitation Game (The Imitation Game) (2015) de Morten Tyldum
Voilà un film taillé pour les Oscars (meilleur film, meilleure interprétation) autrement dit pratiquement inintéressant. Benedict Cumberbatch, le regard noyé dans la soude, est la parfaite incarnation du héros hollywoodien : rejeté en son temps, méritant une stèle dans le nôtre. Excusez du peu, le type est limite autiste, mathématicien et homo... Bref, la honte, à l'époque, pour ne pas dire le blasphème. Mais le gars, malgré de nombreux obstacles aussi prévisibles que sur un 3000 m steeple, va 1) sauver le monde en déchiffrant le code des boches grâce à une machine toute en turbines 2) être rien de moins que l'inventeur de l'ordinateur moderne, écrasant de tous ses neurones cette petite tapette de Blaise Pascal... Seulement voilà, être un inverti à l'époque pouvait se révéler aussi dangereux que lorsqu'un gamin de cinq ans dit aujourd'hui qu'il aime les timbres du Yemen. Du coup, notre agent concombrebatch masqué morfla, alors qu'on aurait dû lui baiser tout simplement les pieds... Sens de la reconstitution qui sent la sueur et les écrans verts, jeune héroïne très ouaaaah (Keira Knightley : Oscar de la meilleur coiffure et des yeux qui pétillent) et sans grand intérêt, un scénar cousu de fils électriques gainés que l'on devine un quart d'heure à l'avance (le ptit truc dû au hasard qui fera que l'on arrivera in extremis à faire fonctionner cette grosse machine, pitié), une fin toute contrite où l'on s'excuse bêtement, des dizaines d'années plus tard, d'avoir littéralement bousillé un génie - on aurait pu avoir des i-phone au moins dix ans plus tôt, t'imagines ? Lourd.