Rec 4 (Rec 4: Apocalipsis) de Jaume Balagueró - 2014
"Apocalipsis", nous annonce pompeusement le titre original ; je dirais plutôt "petit pet dans l'eau tiède", pour ma part, même si ça fera moins bien sur l'affiche. Certains diront que la série des Rec a cessé d'être intéressante depuis... le générique de début du numéro 1, ce qui serait pas si loin que ça de la vérité. Mais j'avais trouvé qu'il y avait des choses intéressantes, par ci par là, dans les 3 premiers opus, et j'ai envoyé ce nouvel épisode sinon avec gourmandise du moins avec l'attente d'un bon petit machin gore et brutal. Eh bien, même pas. Délaissant toute velleité de mise en scène (adieu le found-footage, il est vrai un peu usé), Balagueró se contente de faire comme les autres : monter cut des tronçons de pellicule d'un millième de seconde, gonfler la bande son, aligner des acteurs chair à canon sans talent, et envoyer sporadiquement des éjaculats hystériques d'images illisibles. Résultat : une véritable bouillie visuelle qui annule tout effroi et tout trouble. La série avait trouvé une véritable posture punk, cradouille, troublante même parfois quand il s'agissait de muter les corps en de monstrueuses masses hurlantes et rapides ; cette fois, on a l'impression que tout est lissé, que tout cherche à tout prix à éviter de choquer l'ado à pop-corn venu dans la salle. Des zombies anecdotiques, des scènes de supense tellement attendues qu'elles en deviennent ridicules (ces monstres soit-disant rendus hystériques par la rage et qui ne sautent sur leur victime qu'au bout de 17 minutes, après avoir produit des bruits inquiétants et rernversé deux-trois assiettes histoire de foutre les chocottes à leur proie), un scénario miteux qui voudrait réunir en un seul les trois films précédents, le ratage est complet. Balagueró ne voit même pas les deux ou trois potentialités intéressantes de son décor (un cargo envahi par les monstres) et passe à côté des idées possibles : le réseau de caméras de surveillance disséminées sur le bateau aurait pu donner quelque chose, par exemple, tout comme cette vidéo qui donnera la solution de fuite aux héros et qui met des heures à se télécharger ; mais non, on préfère rester au ras des paquerettes et regarder paresseusement des mauvais acteurs se faire arracher la tête par des mauvais figurants à prothèses. Berk 4.