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5 novembre 2014

Major Dundee (1965) de Sam Peckinpah

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Sam Peckinpah est quand même loin d’être une cochenille. Il nous trousse un bon vieux western, de ceux qui mitonnent avant de dégager toute leur saveur : une poursuite jusqu’aux confins du Mexique d’Apaches sanguinaires, un antagonisme terrible entre deux « frères » devenus ennemis sur fond de guerre de Sécession et en prime (de la chasse) une pincée de romance qui tourne au vinaigre (magnifique séquence à trois avec gros plans qui tuent et jeu de regards qui flinguent). Sam Peckinpah prend son temps pour installer ses hommes (Charlton Heston, le visage taillé à la serpe, jusqu’au-boutiste, Richard Harris, une pointe d’ironie en plus mais tout autant homme de parole, James Coburn, un bras en moins mais une volonté de fer…) et son décor aride, faisant doucement monter la sauce. Heston (lui, combattant dans l'armée nordiste tout en venant du sud) et Harris ("pur" combattant sudiste fait prisonnier par le précédent) sont associés le temps d’une chasse à l’Indien en territoire mexicain - les troupes françaises qui occupent la région rendent, of course, cet objectif encore moins évident…

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La très belle idée de Peckinpah, c’est de nous faire mijoter jusqu’au bout, retardant au maximum le règlement de compte entre les deux héros principaux. Liés dans l’adversité (contre les Apaches et les Français) mais toujours prêts à justifier le camp qu’ils ont choisi lors de la guerre de Sécession, ils semblent irréconciliables. Leur duel final ne peut finir que dans le sang, se dit-on… C’est oublier qu’ils appartiennent tous les deux à la même terre et le Sam nous livrera au passage une gentille petite leçon « d’américanisme » de base - une petite leçon qu’on accepte avec bienveillance tant nos deux protagonistes ont lutté, tout du long, pour ne rien lâcher par rapport à leur conviction. L’un d’eux, soulignons-le, n’acceptant la « défaite » que dans le sacrifice de sa propre vie. Heston, Harris, des hommes droits dans leurs bottes.

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Cette troupe qui part en quête d’Indiens est déjà un concentré de tensions en soi  : mêler des confédérés, des blacks et des nordistes en 1864, c’est déjà une situation potentiellement explosive. Mais l’on se doit de rester uni face à ces fourbes d’Indiens : ces derniers font preuve d’une extrême finesse (contrairement aux Français… on passe encore pour des blairs avec nos chapeaux et nos habits tricolores…) pour user leurs ennemis jusqu’à la trame. Heston a beau être déterminé comme un chacal, il sera à deux doigts de sombrer, de capituler : l’alcool, le Mexique, la femme (bien jolie Senta Berger), la flèche prise dans le gras de la cuisse, les femmes mexicaines, le découragement, l’usure… Seul, sa mission se serait normalement terminée gentiment dans un caniveau parfumé à la téquila ; c’est son meilleur ennemi qui le remettra dans le sens de la marche alors même que le Heston avait totalement perdu la boule, la boussole. Après un long passage mexicain où les hommes, tout comme l’action, s’alanguissent un poil, le final s’annonce violent, sanglant. Peckinpah, Heston, Harris mettent un ultime coup de collier pour achever à l’énergie ce western qui tient parfaitement son rang dans les plaines mexicaines.  Peut-être pas majeur mais en tout cas major (que beaucoup -  avé l’accent).

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Welcome to New West

Commentaires
S
Omsk, vous ne donnez pas de leçons, vous corrigez mon erreur, nuance... Merci, les corrections ont été faites.
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O
Sans faire dans le donneur de leçons, les confédérés et les sudistes sont synonymes, non ?
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