Vol 7500 : Aller sans retour (Flight 7500) de Takashi Shimizu - 2014
Takashi Shimizu est un nom qui me plaît depuis qu'il réalisât voilà 15 ans Ju-On, film d'horreur nippon à petite fille fantomatique parfaitement effayant. On attaque donc cet opus 2014 avec confiance, tiquant à peine devant le "direct-to-DVD" annoncé sur la jaquette, ou sur les photos de la distribution féminine aux prothèses mammaires à 40000 dollars. La chute est d'autant plus rude, environ 2 minutes après le générique : voilà un des films les plus mauvais que j'aie pu voir depuis longtemps (depuis Laurence Anyways, en gros, c'est gratuit et ça n'a rien à voir mais ça me soulage). Comment est-il possible qu'un cinéaste pourtant aussi habile ait pu accepter un tel scénario, de tels acteurs ? Et comment un producteur a-t-il pu penser que, oui, on pouvait tirer quelque chose de cette histoire d'avion envoûté par le fantôme d'un passager qui traîne une poupée vaudou dans sa valise associé avec un monstre (?) et qui déclenche une malédiction diabolique parmi les voyageurs avant qu'ils se rendent compte, que, finalement, non, y a pas de monstres ni de fantômes, c'est juste qu'ils sont tous morts ? Oui, je viens de balancer la fin, mais sincèrement, je vous exhorte quand même de le voir, ne serait-ce que pour le croire.
Tout est au-delà du consternant là-dedans : le scénario qui n'a ni queue ni tête, qui choisit de sortir toutes les batteries du film d'horreur (claustrophobie + monstre + fantôme + complot + fumigènes funestes) et se vautre dans le grand n'importe quoi ; les acteurs, affligeants, mais qui, à leur crédit, sont forcés d'endosser des personnages caricaturaux (la gothique à gros seins, le geek con, le beau médecin, l'hôtesse de l'air à gros seins tourmentée, la bourge à gros seins...) et à jouer des situations impossibles (faire un test de grossesse pendant que son avion tombe, faire un selfie avec un cadavre) ; la mise en scène, qui se contente d'aligner des personnages au visage terrifié devant ce qu'ils voient sans jamais nous montrer, nom de nom, qu'est-ce qu'ils voient de si horrible : le film se retient ainsi pendant 1h20, avant de... se retenir encore dans les 5 dernières minutes, si bien qu'on n'a strictement jamais eu peur durant toute la durée du truc. L'horreur est reléguée aux vestiaires, et strictement rien de valable ne sort de ce gloubi-boulga normé et complètement inutile. Le plus mauvais film d'horreur depuis Les Amours imaginaires.