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Shangols
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30 juillet 2014

Shakedown (1950) de Joseph Pevney

“Decency ! There’s another word that goes with it : integrity. Look Helen. I know a lot of guys that talk about decency and integrity. (…) Decency and integrity are fancy words but they never kept anybody well fed. And I’ve got quite an appetite.”

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Shakedown est l’histoire de Jack Early (le monde appartient aux gens qui) - le gars Howard Duff, impec -, un photographe aux dents qui rayent le parquet. Opportuniste, maître-chanteur, magouilleur, manipulateur, autant de mots qui lui collent à la peau. A peine a-t-il fait son trou dans un journal grâce à quelques clichés bien sentis (the bad guy at the right time and the right place) qu’il va saisir l’occase et surfer sur la vague. Il pourrait se contenter de son job, de l’appui professionnel et sentimental de la chtite Peggy Dow qu’il a réussi à draguer en un tour de main, mais Jack n’est pas fait de ce bois-là ; il veut toujours plus : plus de reconnaissance, plus de thune, plus de conquête (et s’attaquer à la donzelle d’un mafieux (l’incontournable Brian Donlevy) sent pourtant toujours la poudre - la frenchy Anne Vernon : mais là est le vrai challenge). Jack ne recule devant rien pour avoir un scoop (dealer avec les mafieux), gagner de l'argent facile (faire du chantage à d'autres mafieux), arriver à ses fins (laisser dézinguer le mari de la femme sur laquelle il a des vues). Un type sans principe, un type diablement moderne. Mais il devrait faire gaffe, tout de même, parce qu'il est dans un film noir.

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Pevney, dont c'est la toute première réalisation, réalise un film nerveux, qui va de l'avant à l'image de son héros Jack. Même si la version qui subsiste de ce bon ptit film noir est passée sous un rouleau compresseur, elle n'en permet pas moins d'apprécier le parcours de cet homme qui va se brûler les ailes à la lumière de son propre flash. Jack veut être dans la lumière, veut que rien ne lui résiste et aime à jouer à de petits jeux dangereux (joli travelling arrière suivant notre homme alors même qu'il quitte une salle de bowling tenue par des mafieux : le sale deal qu'il vient de passer avec eux aurait bien pu lui valoir un pruneau mais il marche droit jusqu'à la sortie, sans flancher) pour arriver coûte que coûte à ses fins. Charismatique, le sourire charmeur, notre type se révèle rapidement une bien belle ordure ; dès les premiers clichés qui lui permettent d'obtenir une certaine notoriété (un type piégé dans une bagnole qui s'enfonce dans l'eau, une femme qui se défenestre alors que son appart est en feu), on sent bien que le gars est prêt à sacrifier deux-trois humains pour faire son propre petit bonhomme de chemin. La suite sera de la même eau : aller toujours plus haut oblige à ne jamais se retourner et à ne jamais dire merci. Jack est sans affect, rien ne le fera dévier, douter. Un parfait cliché du photographe/journaliste sans âme et une dernière pirouette sur le fil pleine d'ironie mordante. Le film de chevet des paparazzi s'ils avaient des cojones. Check it !

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Noir c'est noir :

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