D'Homme à Homme / La Mort était au rendez-vous (Da uomo a uomo) (1967) de Giulio Petroni
Un ptit western spaghetti pour ne pas dire carbonara tant celui-ci est copieux. Le scénar est couillon comme un film de Tarantino (Quatre sales types, sous les yeux d’un gamin, violent sa mère, sa soeur, et flinguent sa famille : il va se venger later !) mais le film reste de très belle facture. Il y a également le grand Van Cleef qui va venir épauler le gamin devenu grand - appelons-le Arpel, cela n’a pas grande importance : il ressemble étrangement à Terence Hill avec la voix de Garou, un truc bizarre. Van Cleef - dont on sait qu’il s’est fait filouter par la même bande des 4 : 13 ans de prison que cela lui a coûté au Van - et Arpel ne vont cesser de se tirer la bourre pour tenter d’être le premier à loger une balle entre les yeux de leurs ennemis. Mais forcément, une certaine complicité va finir par émerger de ce compagnonnage entre le type d’expérience, moitié chauve et chenu et le beau gosse instinctif et la tête près du sombrero.
On pourra apprécier les gros plans sur ces sales gueules - le balafré, le tatoué… - et les multiples rebondissements que nous offre le gars Petroni : Van Cleef et Arpel déciment mais se retrouvent également capturés par les méchants ; au lieu de leur planter une balle dans le crâne (ce qui raccourcirait forcément le film), ils ont toujours une bonne raison pour les garder au chaud dans le but de se servir d’eux. C’est forcément complétement con - Cleef et Arpel sont des graines de Jack Bauer, ils reviennent toujours de l’enfer - mais on peut se fendre de la façon dont nos deux héros se retrouvent humiliés (tu connais le coup de la trappe qui te fait atterrir dans la cave ? Tu connais le coup du type qu’on enterre en lui laissant la tête au soleil pour que les fourmis le dévorent micron par micron ?...). Certes, dira-t-on c’est ultra-manichéen. Encore que le personnage de Van Cleef pourrait, à la limite, passer pour plus complexe qu’il n’y paraît - mais il est tellement « sur le chemin de la rédemption » que « l’homme qui ne sourit plus » capte automatiquement notre sympathie. Dommage que Morricone, également sur le coup, nous serve une BO un poil surchargé et brouillonne : on sent qu’il tente de faire monter constamment la tension (mouarf) mais il rate tout lyrisme - auncune petite mélodie entêtante. Petroni fait le taff par rapport au cahier des charges et signe un film relativement solide dans le genre (avec des dialogues aussi ballots qu’une pluie de grêle sur un service en cristal mais on s’attendait guère à du Prévert ou du Jouvet). Nous prend pas en traître, quoi.