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14 mai 2014

Seven Seas : Part Two - Chastity Chapter (Nanatsu no umi: Kohen Teiso-hen) (1932) de Hiroshi Shimizu

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Toujours un régal que les œuvres muettes ou non de Shimizu : cette deuxième partie des aventures (déçues) de Yumie permet à la fois de mettre l'accent sur le caractère (jusqu'au-boutiste) de l'héroïne que sur les différences de « moralité » entre les classes sociales. Aucun doute sur le fait que le cinéaste prenne à la fois le parti des femmes et celui des personnes les moins favorisées socialement (sans aucun manichéisme ceci dit, l'un des fils de "bonne famille" étant ainsi un modèle d'honneur et de vertu - et un créateur…) ; l'homme qui a abusé de Yumie va recevoir la monnaie de sa pièce et la famille aisée dont il est issu va payer pour le dédain qu'elle affiche envers les classes inférieures à la leur. Na !

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Yumie a donc fait le choix de se marier avec ce riche personnage qui a profité d'elle un soir pour pouvoir payer les soins de sa soeur placée en hôpital psychiatrique. D'entrée de jeu, la Yumie interdit à son nouveau mari de dormir avec elle. Si la coquine sait comment le titiller (la scène au début du film au téléphone où elle lui dit qu'elle lui parle dans son bain - alors qu'il n'en n'est rien), elle sait aussi se montrer plus farouche et moins rieuse lorsque son homme tente de forcer la porte de sa chambre : elle te sort alors un flingue et l'on sent que le fait d'appuyer sur la gâchette ne lui ferait guère peur. La Yumie est diablement rancunière mais il y a de quoi (le type lui a fait perdre son honneur et cela a eu un effet direct sur la mort de son père et la crise nerveuse de sa soeur). Pour tempérer, en un sens, ce caractère féminin "vengeur", Shimizu nous fait suivre en parallèle un autre personnage féminin qui va avoir la force de caractère de pardonner à son père ses méfaits passés. Dans les deux cas, ces femmes font montre d'indépendance et de pugnacité et d'une dévotion absolue envers leur devoir familiale. Deux créatures féminines exemplaires.

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Shimizu passe toujours avec la même fluidité d'un personnage à l'autre (ils sont assez nombreux et on s'y retrouve un peu mieux dans ce second opus) et d'un "monde" à l'autre : les décors permettent d'identifier également relativement facilement chacune de ces couches de la société (les nantis, les commerçants, les moins aisés) et l'on passe en un clin d'oeil des intérieurs les plus luxueux aux plus dénudés. On apprécie aussi toujours autant les courts travellings, les subtiles panoramiques (comment faire comprendre muettement qu'un téléphone sonne...) et surtout la science du montage du cinéaste.

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A force de jouer au petit jeu de la femme dure et froide, on a peur que Yumie s'épuise moralement et finisse, lors d'un dernier accès de fierté et de désespoir mêlés, par se suicider. Yumie joue avec les nerfs de son mari et Shimizu avec les nôtres tant l'on sent venir inexorablement la tragédie. Le nippon de 1932 peut-il faire preuve d'un ultime sursaut d'optimisme ? A voir... Cette nouvelle heure passe comme un courant d'air : chaud ou froid ? Là est en effet tout le suspense. 

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Commentaires
B
Pour le Fei mu , les carottes sont cuites j'ai l'mpression . Yzeure c'est pas pour demain . Merci néanmoins pour la solution proposée en espérant que Springtime in a small town soit accessible un jour avec des sous-titres français sans qu'il faille aller les chercher à Perpète-les-Oies . Depuis le temps que j'entends parler du Fei Mu qui a l'air splendide mais bon . J'ai quand meme trouvé des ptits trucs sympas comme Le pot d'un million de ryo ou le premier Teshigahara parmi quelques autres .
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S
Printemps dans une petite ville est trouvable, ce me semble, en chinois sous-titré en anglais (and the title is : springtime in a small town, so). Je peux vous offrir les sous-titres en français pour la peine, car c'est moi qui les ai faits, si si. Si - mais seulement si, on s'entend - vous me dites que je me fous de vous vu la rareté de la chose, il vous faudra passer par Yzeure pour avoir un exemplaire - et c'est un autre enfer, je dis pas.
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B
Si j'ai pu voir que La foire des ténèbres de Clayton était pas si pénible à dénicher que ça ( moins que Le mangeur de citrouilles ) , il en va pas de meme pour les films du gars Hiroshi Shimizu et plusieurs de ses compatriotes de son temps . Déjà qu'une intégrale Naruse , tous les Mizo et Ozu que vous avez chopé , c'est une gageure pour l'individu lambda que ye soui ( bon , y a toujours les chroniques eh eh histoire de ..... se lamenter gentiment : bon , tant pis ou alors merde putain , dépend de l'humeur , de la disponibilité et de la critique aussi , si elle donne envie ou pas ) Je parle en tant que grand admirateur du cinoche japonais et grand chasseur de trésors mais petit trouveur , si j'puis dire , comparé à certains . Mais ça vaut aussi pour les antiquités chinoises ou asiatiques en général . Le chef d'oeuvre du cinéma chinois , cité comme tel en tout cas , " Printemps dans une petite ville de Fei Mu " est-il trouvable ailleurs qu'en Chine et festivals du cinoche chinois , juste pour savoir ? Une info sur çui-là par ex serait la bienvenue . Ooouuhoouuhh ?
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