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Shangols
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13 avril 2014

Seven Seas : Part One - Virginity Chapter (Nanatsu no umi : Zempen Shojo-hen) (1931) de Hiroshi Shimizu

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Ne venez pas me dire que Shangols fait dans le pointu alors qu'on a là une des oeuvres muettes essentielles de l'excellent Hiroshi Shimizu, grand pote d'Ozu tout au long de sa vie et auquel il a d'ailleurs emprunté le scénariste - Kogo Noda -, un film qui bénéficie de la présence collector de la grande - mais là particulièrement petite - Hideko Takamine (elle a 7 ans la bougresse, une affreuse coupe au bol et ce n'est d'ailleurs même pas son premier film...). Cette première partie (oui, vous aurez bientôt droit à la seconde intitulée "frigidité" ou "chasteté", les avis divergent...), un peu complexe à suivre au départ tant il y a de personnages, nous fait suivre en particulier deux familles : l'une friquée avec deux fils, l'un qui se la pète, Takehiko, et l'un qui se la joue profil bas, Yuzuru, et une autre famille un peu plus dans la panade (financièrement et physiquement) avec un père alité et trois filles, Yunnie l'héroïne, la cadette qui garde le pater et la chtite dernière, Hideko Takamine. Pour la faire courte, Yunnie a des vues sur Yuzuru (et vice versa) mais va se faire "abuser" (et perdre l'un des mots du titre - même si l'art nippon de l'ellipse est à son max) par Takehiko : crise cardiaque, suicide, crise de folie, mariage forcé, ces petits flirts gentillets entre jeunes gens bien éduqués vont salement tourner au mélodrame...

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Une heure, c'est le temps qu'il faut à Shimizu pour nous conter cette première partie loin d'être avare en rebondissements. Le cinéaste nous trousse des mini-saynètes qui nous font courir d'un personnage à l'autre, d'un lieu à l'autre mais qui n'en sont pas moins édifiantes. Un plan sur un pistolet et l'on sent que deux minutes plus tard celui-ci se retrouvera dans une main inanimée, un rire forcé et hop un personnage qui se retouve dans le plan suivant à l'asile psychiatrique, un départ en fanfare d'un vieillard qui quitte son plumard et un retour à la casa illico, les pieds devant... Ça fuse mes amis, et les personnages ont à peine le temps de reprendre leur haleine (tout comme le spectateur) qu'ils doivent faire face à des choix cruciaux : le manque d'argent versus les sentiments, la responsabilité familiale versus le plaisir individuel. Les terre-à-terre et fières classes moyennes ont fort à faire face à l'irresponsabilité des gens de la haute. On en brasse du thème, mon ami.

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Si le montage est une école d'efficacité à lui tout seul, on est tout autant charmé par ces longs travellings latéraux, qu'ils décident de suivre une jeune femme qui marche dans la rue d'un pas pressé ou ces groupes de jeunes gens qui discutaillent lors d'une garden party rohmérienne (A aime B qui aime C qui aime D, mais D est la meilleure amie de B donc B se confie à A qui n'ose en rire car lui-même...). Oui, c'est un peu retors de savoir parfois qui est qui, mais la situation s'éclaircit à mesure que le film progresse. Les sentiments semblent se jouer de la plupart des personnages qui ne parviennent pas à séduire l'élu ou l'élue... On a forcément hâte de découvrir cette seconde partie : Yunnie a accepté de se marier à Takehiko contre une grande somme d'argent, va-t-elle parvenir à s'extraire de ses fers (ses responsabilités familiales et son destin piégeux) pour trouver un jour le bonheur, the true one ? Hum, hum...

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