Fall Guy (1947) de Reginald Le Borg
On entre dans les fonds de paquet de linge sale avec cette toute petite série B de la Monogram. Il y a quand même du beau linge au générique avec la présence de Leo Penn (s'agit-il du père de Gad Elmaleh, de Ryan Gosling ou de Sean Penn ? Suspense...) dans le rôle-titre, de Teala Toring, la copine de Leo, en jeune femme brune que l'on aime réveillée la nuit ou encore de mon pote Elisha Cook Jr en éternel pote torve ; le scénar, basé sur un bouquin de Cornell Woolrich, n'est pas d'une originalité folle : un type se réveille dans le coltar (coke + bibine) avec une jolie blonde dans le placard - dead. Il se fait pécho par la police dans la foulée, s'échappe et commence sa propre enquête. Est-ce que j'ai salement déconné hier soir ou suis-je le fall guy du titre ? Aidé par un pote flic, le charismatique Robert Armstrong et Teala, ils vont faire le tour des boites, interroger un paquet de monde pour remonter peu à peu la piste. Les cadavres s'accumulent jusqu'au final, une banale fusillade suivie d'une bonne baston sur un toit. Le fall guy va-t-il en tomber ?
La bonne idée de la chose c'est qu'elle fait 60 minutes et qu'on a donc pas vraiment le temps de s'ennuyer. Si les scènes en intérieur pêche un peu au niveau de la mise en scène - mettez-vous bien face caméra, marchez en crabe si besoin est -, Le Borg tente tout de même de soigner ses ambiances propres au genre et balance deux-trois personnages excentriques : toutes les scènes en extérieur sont de nuit, les filatures pullulent - on se cache dans les coins en fumant avec les naseaux ou derrière le poteau d'un réverbère, on rencontre des personnages pour le moins pas ordinaires (le couple qui se trouve un étage au-dessous de l'appart où a eu lieu le meurtre, la brutasse - Jack Overman - qui accompagne la chanteuse blonde - Virginia Dale : sa spécialité c'est cogner, pas la finesse ni la littérature, ça se lit sur son nez) et le final essaie de jouer la carte de la surprise (ah c'est lui le commanditaire !... j'en étais sûr, pétard - j'aime ma mauvaise foi légendaire post-résolution) et de l'action - j'ai tout de même peu frémi, j'avoue. Un tout ptit film noir pour grand malade du genre.
Noir c'est noir, là