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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
26 février 2014

Au Royaume des Crapules (Hoodlum Empire) (1952) de Joseph Kane

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Cette odyssée des films noirs ricains n'a pas encore complétement rendu son dernier souffle mais on n'est pas du genre dans la boutique shangols à laisser les choses en route (oui, oui, tous les films de Hal Hartley, je vais aussi me les retaper, faites-moi confiance). Bref voici une ressortie tardive en DVD d'un film qui n'aura pas marqué le genre malgré le nom mythique de son réalisateur (il n'en était sûrement lui-même pas conscient) mais comme il s'agit d'une production Republic chère à Godard, on sait qu'on risque jamais d’être totalement déçu. Et pour tout dire, la chose a une certaine tenue. On est en terrain flêché avec cette thématique du "grand procès de la mafia qui s'ouvre et dont on va vous expliquer tous les tenants et les aboutissants avec une bonne dizaine de flashs-back". Bon on est prêt à signer sur le principe d'autant que le premier flash-back nous mène tout droit au plein coeur des combats de la seconde guerre mondiale : comme par hasard une poignée des personnages principaux s'y croisent et cela va permettre de donner un peu de relief à ces individus et à donner du poids au lien qui les unit - ou pas. On va ensuite assister au retour de l'un des jeunes héros (John Russel is Joe Gray) de cette guerre que la Famiglia va rapidement tenter de récupérer en souvenir du bon vieux temps. Seulement Joe ne mange plus de ce pain-là, il est devenu honnête et droit (pour preuve, il épouse une Française) : il veut construire sa propre famille et faire le métier le plus terre à terre qui soit : garagiste (un job éminemment mythique au cinoche, ce n'est pas Demy ou Blier qui iront me contredire). Ok très bien, c'est ton droit Joe... Seulement tu parles, sans rien dire au gars, la mafia, quand elle décide de s'installer dans la petite bourgade de son garage, se sert de lui comme prête-nom pour couvrir les affaires louches et ce sans même lui en parler : à l'heure du procès, moult sont ceux qui croient qu'il va tout balancer pour sauver sa peau. Mais Joe, on l’a déjà dit bon sang, ne mange pas de ce pain de là... tant qu'on ne touche pas à ses proches, hein.

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Il faut tout d'abord remarquer qu'il est rare de voir Elton John dans ce genre de film : il joue le rôle d'un aveugle (la seconde guerre mondiale est passée par là et l'on sait à quel point elle a influencé le noir...) et il est celui qui voit clair dans ce Royaume forcément borgne de crapules. Tant qu'on ne touche pas à Joe, son camarade d'armée auquel il est fidèle, il est prêt à laisser faire. Mais il ne faut pas pousser... le seul problème des aveugles étant justement, malheureusement, que l'on peut facilement les pousser lorsqu'il se retrouve devant un espace vide - c'est un risque... L'ensemble du casting aux côtés d'Elton ne démérite pas (Brian Donlevy et sa moustache, en sénateur plus incorruptible que le magazine, Claire Trevor et sa gouaille légendaire, en donzelle de la mafia brute de pomme, Russel et sa musculature de foire, en type sain...) et l'ensemble se suit avec un certain sérieux - le film bénéficiant d’une construction narrative dans du béton armé, chaque flash-back apportant son petit lot d'infos pour permettre de reconstituer le puzzle de l'histoire : qu'est-ce qui est à l'origine des réelles tensions entre les personnages, est-ce que Joe est aussi droit qu'il en a l'air ?... Ce dernier aspect ajoutant une ptite pointe de suspense plutôt salvatrice. Une œuvre sobre qui se regarde de façon fort plaisante (avec une baston ici ou là, des quantités de chapeaux mous ou des règlements de compte brutaux pour donner le change). Dans la moyenne du genre, voui.

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 Noir c'est noir,

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