Drinking Buddies (2013) de Joe Swanberg
Il y a les “feel good movies”, il y a aussi les “feel ultra light movies”… La thématique du jour de ce film ricain à thèse (le mot est un peu lourd, vous ne pourrez pas vous servir de cette oeuvre comme référence dans une disserte, je vous préviens tout de suite) : l’amitié homme / femme est-elle possible, chez nous, enfin chez vous (le temps file) les jeunes ? Je vous torche le pitch en deux temps, trois mouvements : 2 couples se retrouvent le temps d’un week-end ; le copain de l’héroïne (la mimi Olivia Wilde) roule une demi-pelle (disons un manche) à la copine du héros (le gentil barbu Jake Johnson) lors d’une rando en forêt - pas de quoi en faire un drame. Seulement voilà, il va lourder dans la foulée notre héroïne. Pas grave, celle-ci peut compter sur son super pote, le héros, toujours là pour lui remonter le moral. Tout le suspense est de savoir si nos deux personnages principaux, à force de plaisanter et de développer une complicité à la coule, ne vont pas finir par couchailler together…
Dialogue proche de l’indigence, situations vues et revues dix mille fois, si nos deux héros ne travaillaient pas dans une boîte où l’on fabrique de la bière, on se demande si on serait allé plus loin que le générique. Bah, oui, Wilde and Johnson (ça fait un peu produit adoucissant...) tentent de donner le change en se la jouant constamment « pris sur le vif » (c’est pas du Cassavetes non plus, voyez…) mais les scènes qu’ils jouent sont tellement convenues qu’on peut fermer les yeux et éteindre le son sans avoir de mal à imaginer ce qui se déroule sur notre écran (noir). Il y a finalement que sur la toute fin, lorsque nos deux amis se fachouillent dru (genre t’es mon ami(e) mais avoue que des fois tu, hein, ohoho, je vois bien que tu es jaloux/se, ahah, tu me la fais pas, allez va, va je te laisse crever tout(e) seul(e) …) qu’on sent les prémices d’une situation un poil intéressante (oh, ils se lâchent nos deux jeunes acteurs, ohoh mais c’est même qu’ils tentent l’ironie, la grimace…) Mais c’est déjà fini et nos amis se rabibocheront dans la foulée tels deux poissons rouges après un ptit tour de bocal. Bon, c’est dans le top 10 des films de Tarantino en 2013, il y avait tout lieu de se méfier… Gentillissimus. A déconseiller aux plus de 16 ans.