Blackfish (2013) de Gabriela Cowperthwaite
Un ptit doc sur les orques, hein, vous ne l'aviez pas vu venir ça, et après certains oseront encore dire que Shangols n'est pas éclectique, ohoh !!! Bon ok, il s'agit d'un western avec des orques, mais tout de même... Je plaisante, quoique, vu parfois le véritable face à face en bassin entre un orque et son "entraîneur"... quand il s'agit, justement, "d'entrainer" l'un au fond de l'eau, je parie personnellement résolument sur l'orque. Un doc donc plutôt édifiant sur ce monde disneylandisé des parcs marins où ces gros mammifères noirs et blancs sévissent ; ah oui, pour faire le spectacle, rien de tel qu'un bon vieil orque qui agite la nageoire ou qui fait la bombe en piscine - à part jeter un éléphant du haut d'un trapèze dans une baignoire, je ne vois ce qui pourrait faire plus de splachhhhh. Seulement voilà, derrière le sourire Colgate des trainers de Seaworld (le nom de la franchise de ces merveilleux parcs...), se cachent des animaux en captivité qui ne sont pas toujours contrôlables à 100%. D'où de nombreux drames que l'on cherche, of course, à occulter... because the show must go on. Si les incidents se multiplient (on pourrait les compter sur les doigts de seize mains, au moins), on tente toujours de faire croire qu'il s'agit de la négligence de ces "formateurs" qui auraient dû attacher leur chignon (sic) ou faire gaffe au timing (un peu comme si soudainement un immeuble vous tombait sur la tronche et que les assurances mettaient en cause le fait que vous auriez dû regarder en l'air en marchant - simple négligence). Seulement quand nos amis orques sont frustrés, il n'y a plus vraiment de place pour la déconne...
Ce doc mélange les sempiternels témoignages à la ricaine (avec larme à l'oeil obligée - c'est forcément dur, ceci dit, de rester totalement de marbre lorsque tu dois évoquer l'histoire d'une poupée Barbie hyper pro qui s'est fait bouffer par un gentil nonorque), fait l'historique de la capture de ces orques et de leur généalogie (c'est guère reluisant) et montre certains incidents qui font forcément froid dans le dos (sans que l'on ne tombe jamais sur des images de carnage humain ultra trash, Dieu soit loué, on coupe avant - certaines images (la fille avec son bras en U) sont tout de même suffisamment parlantes pour éviter de convoquer une Marion Cotillard audiardisée à la barre). Après la mort des zoos, la mort des parcs Disney (je vous renvoie au merveilleux doc d'Arnaud des Pallières pour enfoncer le clou), voici la mort annoncée de ces parcs marins - combien de drames faudra-t-il encore avant qu'on laisse ces extraordinaires grosses bébêtes tranquilles ? L'image peut-être finalement la plus édifiante du film est celle de cette nageoire caudale toute racornie de ces bestiaux en captivité alors que cela n'a jamais été observé à l'état "sauvage". Blackfish, le doc ultime sur notre bonne vieille société du spectacle...