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29 octobre 2013

La belle Endormie (Bella addormentata) (2013) de Marco Bellocchio

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La belle idée au départ du Marco c'est de confronter la récupération populiste d'un gouvernement putassier (Il Cavaliere) - le père d'une femme dans le coma depuis 17 ans avait décidé de mettre fin aux soins palliatifs : ceci suscitant l'émoi des cathos, le Berlu tenta de surfer sur la vague en voulant prodiguer une loi contre l'euthanasie - avec des histoires intimes : on fait ainsi la connaissance de plusieurs individus (genre film choral "de poche") dont les destins sont tous plus ou moins liés avec ce problème épineux... Une actrice (Isabelle Huppert faisant son petit numéro... d'actrice avec larmes) mettant en berne sa carrière pour s'occuper de l'une de ses filles comateuse - au grand désarroi de son fils qui voudrait la voir reprendre le fil de sa propre vie ; une jeune militante pro-vie vivant une passion amoureuse aussi inattendue que lapidaire avec un jeune homme dont le frère est un farouche défenseur de la liberté (celle de choisir notamment sa façon de mourir) ; un homme politique pro euthanasie appelé par les siens (proche du Cavaliere) à voter cette loi et qui décide de se rebeller ; un jeune médecin voulant ramener à la vie une jeune droguée suicidaire... Bref des tranches de vie d'individus normaux pour montrer, ben, que tout cela n'est po si simple, qu'entre le blanc et le noir il y a le gris qui rime justement avec euthanasie...

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Il faut reconnaître à Bellochio un vrai tact à conter ses histoires qui pourrait lamentablement tomber dans le pathos (j'aime bien Huppert mais elle est quand même pour le coup limite limite à ce sujet...) ; des instants joliment filmés avec une caméra très caressante qui laisse parfois la place à de soudaines envolées de violence ou de colère (le jet du verre d'eau, la colère de l'homme dans l'hôpital, la suicidaire se vidant les veines...) soutenu par un montage et une musique souvent efficaces ; on pénètre progressivement dans l'intimité de ses êtres qui doivent faire face à des choix éminemment cruciaux. Bellochio réussit quelques séquences relativement envoutantes - la très belle scène de l'homme politique dans le sauna, l'homme qui joue du piano au chevet de cette morte-vivante aux allures de Belle au Bois dormant, la passion fougueuse entre ces deux jeunes gens un peu coincés en apparence... - mais (le problème c'est toujours ce salopiot de "mais") malgré un certain sens de la retenue, de la pudeur, certaines histoires flirtent un peu trop avec les clichés : les deux frères ennemis grossièrement dessinés, l'Huppert butée et enfièvrée, la droguée ressuscitée par cet homme empli de foi en l'humain... et dont elle finit par "bénir" les pieds (un retournement de situation, sur le fil, méchamment facile...). Du coup entre la maline idée de départ, son traitement parfois inspiré et les faiblesses du scénar, on reste un peu le cul entre deux chaises - certes, cela tombe bien vu la thématique (l'euthanasie, un choix difficile, vi) - mais on attendait de la part de Marco un peu plus d'originalité dans ses récits par trop prévisibles dans leur déroulement... Un oeil éveillé, l'autre avec la paupière tombante...  

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