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17 octobre 2013

Electronic : Getting away with it de Chris Marker - 1990

Electronic
C'est bien pour dire qu'on fait une odyssée Chris Marker, parce que vraiment : se taper le clip d'une musique immonde jouée par des playboys dépressifs (ex-New Order, aaargh), c'est une vraie punition. Mais bon, ça ne dure que quelques 4 minutes, soyons donc courageux. Chris Marker ne sait pas trop lui-même comment traiter cette commande, et envoie ses flèches à tout va. Une moitié du bazar est filmée en studio, où on voit le groupe Electronic, donc (?), assassiner Euterpe, muse de la musique, en balançant des "I love you more than you love meeeeee" à donner une crise de diabète à Céline Dion, la mine concernée et le brushing impeccable : filmage mobile mais discret, qui file le long des visages, des cables électriques et des manches de guitare, on est dans la mise en scène hyper classique de ce genre de film, sans plus sans moins. Mettez n'importe quel artisan correct à la place, il vous pond les mêmes plans.

Electronic2
L'autre moitié est par contre composée de plans pris à l'extérieur, où une jeune femme, rêveuse et tourmentée (sinon c'est pas un clip), erre dans un parc, entourée de, mais oui, ce sont bien des émeus, et aussi de aras et de kangourous. Elle est donc émeute et elle écoute au casque la même musique infâme que nous, chantonnant même parfois les paroles. Serait-ce elle qui nous loverait moins than nous lovons her ? Ca se pourrait bien. En tout cas, l'insertion de cet univers décalé dans le cahier des charges de ce clip de studio fait plaisir à voir. Marker aime les animaux et trouve la moindre occasion de les filmer, et il réussit là quelques jolis plans "en rythme" avec la musique, et qui en constituent même une critique assez rigolote : un coup de batterie et un de ces émeus dresse la tête et nous jette un regard de poulet effrayé ; un solo mielleux et les pas de l'actrice sont montrés en parallèle avec ceux de l'oiseau, dans un ballet à la fois ridicule et habité. Pour finir, le jardin finit par pénétrer le studio : une feuille morte tombe des cintres sous le regard vide de nos musiciens du dimanche, manière de dire que les plans qu'on croyait séparés n'en font finalement qu'un. Bon. Marker est resté, Electronic, non, y a une justice, c'est tout ce qu'on peut dire...

Chris Marker, l'intégrale : cliquez

Commentaires
D
Je souscris au commentaire précédent : l'association Bernard Sumner- Johnny Marr n'est peut-être pas restée dans les mémoires, mais cela reste un sommet de la musique pop des années 80, qu'il est un peu hâtif de dénigrer. Et d'ailleurs que Marker s'en soit mêlé, n'est pas totalement anodin ...
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G
Oula, les gars, pour une fois je vous suis pas vraiment... Electronic, il faut quand même rappeler que c'est l'association de deux monuments de la musique moderne (Bernard Sumner de New Order/Joy Division et Johnny Marr, guitariste des Smiths - donc accessoirement les deux plus grands groupes pop des années 80), et même si le résultat est certes un poil inférieur à la somme de ses composantes, il reste de cette musique un brin datée un certain charme et un romantisme que Céline Dion n'a jamais su produire, même en rêve... Il ne faut pas cracher par automatisme sur la pop music, enfin quoi...<br /> <br /> <br /> <br /> Electronic n'est d'ailleurs pas si oublié que ça, en fait : leur premier album a fait l'objet d'une réédition amplement méritée cette année... Et je leur garde une place au chaud dans mon jeune cœur.
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B
Pour tout savoir sur l'oeuvre du père Marker, ya pas, c'est bien sur Shangols !
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