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13 septembre 2013

Black Christmas (1974) de Bob Clark

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Ce qui est marrant avec les films des années 70, c'est la qualité de l'image... Plutôt que de sortir les films en DVD, on ferait mieux de les sortir uniquement en vinyle comme ça, on saurait au moins à quoi s'en tenir. Bref, ce sont les seventies - coiffeurs en grèves, vendeurs de ciseaux en berne... - et c'est Noël : seulement c'est pas le ptit papa Nono qui va descendre du ciel, mais un salopiot de père fouettard - et assassinard - qui va prendre ses quartiers dans le grenier de cette immense maison où logent des jeunes femmes. Le pitch est simple : une première femme est étouffée avec un sac en plastique, une seconde, un peu trop curieuse - c'est mal d'aller faire un tour au grenier, seul le gros chat a le droit - se prend salement un treuil dans l'oeil et notre tueur de continuer à cacher ses victimes et à guetter ses proies. Qui est donc ce type guère présentable qui passe sa vie, entre temps, à donner des coups de fil aux jeunes femmes du lieu pour se répandre en insanités et proférer des menaces ?

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Oui, il y a un certain suspense (on a bien une petite idée de l'identité du tueur mais sait-on jamais...), quelques sursauts (l'enfoiré est caché dans le placard, la proie se rapproche, bon il va sauter dessus quand, hein ? Nan, nan, nan, AOUHHHAAAA ! C'est fait, brrrrr....) mais comme je suis rarement à fond dans ces ambiances "maison hantée" (j'eus tellement peur du noir plus tôt que j'ai épuisé tout mon quota d'adrénaline...), avouons que ce n'est pas forcément l'aspect qui m'a le plus saisi. Je dois reconnaître en revanche que le langage de charretier de ces femmes est pour sa part relativement surprenant : les vulgarités fusent à toutes les phrases et le gars Bob Clark ne fait pas vraiment dans le politiquement correct à ce niveau-là ; que ce soit la tenancière alcoolique de la maison qui fuckise ou sonofabitchise tout ce qu'elle dit ou cette autre femme (souvent saoule aussi d'ailleurs) qui s'adresse aux autres (même aux flics) avec un vocabulaire qui ferait passer Bigard pour un type bien élevé, ça fuse ! Les mots sont presque plus assassins que les actes... Clark soigne également son montage en jouant aussi bien sur les sons (il use et abuse de la sonnerie de téléphone comme s'il se prenait avant l'heure pour Sergio Leone) que sur les enchaînements (notamment entre les scènes de crime et les séquences suivantes) : c'est peut-être pas grand-chose mais c'est ce qui donne au film cette petite part d'âme supplémentaire par rapport aux 3425 films sur le même thème. Clark se révèle assez malin sur la forme et son scénar est aussi moins bourrin qu'il n'y paraît avec cette menace, cette ombre qui plane en permanence sur la maisonnée sans que l'on sache précisément de quoi il s'agit... Le saura-t-on jamais d'ailleurs et est-ce si important ? Même si certaines scènes sont un peu bavardes (forcément, dès qu'il y a une majorité de femmes... Joking... Ce sont d'ailleurs surtout des hommes qui passent dans l'histoire pour les plus glandus : ce policier au niveau intellectuel... d'un policier de base (on frôle les zéros), ce père tout perdu à la recherche de sa fille...) et quelques baisses d'intensité, ce Black Christmas qui a eu la mauvaise idée esthétique de voir le jour dans les années 70 sort indéniablement du lot par rapport aux productions moyennes du genre. Quelques frissons, un verbe "haut et fort", un montage soigné, un Père-Noël également ordurier qui charcle, Happy black Christmas !

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