Hunger Games (The Hunger Games) (2012) de Gary Ross
Varions les plaisirs avec un peu d’easy watching creux : c’est toujours bien de se mater un blockbuster avec le recul - on évite l’excitation de la « découverte massive ». Disons-le franco The Hunger Games laisse terriblement sur sa faim - hôhôhô. Après une première heure vaine (la bande-annonce avait au moins l’avantage de nous résumer le principe en 2 minutes), c’est parti pour ce grand jeu de destruction entre jeunes gens. Il s’agit d’une sorte de mix entre Secret Story pour le niveau intellectuel des participants et Koh Lanta pour le côté instinct de survie (mâtiné de Higlander puisqu’« il ne doit en rester qu’un »…). Le premier truc vraiment putassier c’est qu’on nous présente réellement que deux candidats : 1- on ne peut pas s’intéresser aux autres 2- ce sont forcément des méchants (à part la petite fille black de douze ans, belle comme le jour, dont la mort un brin tragique - se faire transpercer par une lance, c’est jamais agréable -, permettra de fournir la pseudo séquence tire-larme de l’histoire). Ensuite, avouons que les scénaristes - j’ai pas lu le bouquin… - ne font pas preuve d’une créativité folle : en gros, pour avoir une chance de s’en sortir, il faut avoir été soit champion du lancer du javelot, soit champion du tir à l’arc - savoir grimper aux arbres aide aussi en milieu forestier. Avec mon passé d’entraineur de ping-pong, j’avais 30 secondes de sursis avant de me faire dépecer. Ces multiples « chasses à l’homme » se révèlent jamais trépidantes (on aurait presque envie de revoir le chef d’œuvre français en la matière du grand Yves Boisset (…) Le Prix du Danger que les Américains n’ont en fait cessé de plagier), le réalisateur semblant préférer « la belle image » (que c’est gavant ces plans « floutés ») à un montage efficace et intelligent ; de suspense, il n’y a point, comme s’il semblait plus pertinent de filmer la belle Jennifer Lawrence en train de courir dans la brousse que de nous la montrer assaillie et paniquant (à peine 2-3 séquences sur le sujet pas plus prenantes les unes que les autres). Des ficelles scénaristiques grosses comme un tronc de baobab, des personnages collatéraux pathétiques (Woody Harrelson l’homme aux cheveux gras - donc humain - parmi cette foule de personnages au brushing mauve ou orange ( !)), une bande son molle, bref pas de quoi donner envie de découvrir un jour la suite… Un gros jour de disette, sinon…

