The Canyons (2013) de Paul Schrader
The Canyons est définitivement un bon titre pour cette merde d'une vacuité abyssale - j'avais aussi en huit lettres "insipide". Bret Easton Ellis au scénar (qui détenait déjà avec American Psycho - simple adaptation de son oeuvre - la palme de la séquence la plus... ridicule que j'aie jamais vue dans un film (et j'en ai vu une bonne poignée) : Christian Bale bite au vent et tronçonneuse à la main c'est quand même du lourd), ce pauvre Paul Schrader aux manettes, une pleïade des pires acteurs américains vivants sur le set (James Dick - et non James Deen, comme annoncé dans le générique (il y a plus qu'une faute d'orthographe : une faute de goût), Nolan Funk (si c'est son vrai nom, il le mérite) et des actrices uniquement castées pour leur tour de poitrine (bonnet M, je dirais, à vue de nez)) et au final une daube de chez daube. Je garderais peut-être, en voulant être positif, uniquement le générique d'ouverture avec ces lieux de culture - ou de simple entertainment (cinoches, théatres...) - clos et joliment pris en photo : on se dit qu'on aura peut-être affaire à un film qui tentera de faire le deuil de toute une époque... On tente de donner une ambition au film, gentiment, généreusement. Mais on comprend vite qu'on risque d'assister tout simplement à un non-film ou pour être plus prosaïque à un navet prétentieux : la première séquence est en soi affreusement horripilante : des champs/contre champs qui feraient passer Carné pour un génie du genre, des acteurs plus creux qu'une balle de ping-pong et des propos dignes de Secret Story déclamés sentencieusement. On se dit, sacré B.E.E, toujours aussi caustique et moqueur - on a quand même aimé un jour ce qu'il écrivait. Mais on se rend vite compte que ce jeu, que ce ton, que ce vide, ne sont en rien voulus. On est là, les enfants, pour parler de relations, de sentiments, de cul SERIOUSLY !... Je me fais un point d'honneur (ou un bras) à résumer l'intrigue avec cette formule à la con : ils sont 4 (2 couples) mais comme les deux mecs aiment et baisouillent la même fille, ils sont vénères de jalousie : ça va mal finir ; il n'y a pas grand-chose de plus à dire. Les scènes pseudo-érotiques sont plus fadasses qu'une pub pour Tampax, Lindsay Lohan (the star of the truc or the only professionnal actress apparently) passe son temps à pleurer (nous aussi, mais de rage), Gus Van Sant en psy écoutant le James Dick qui tente de dévélopper une thèse ultra profonde sur l'humanité (on est tous des acteurs : on change suivant le contexte) fait pitié (un peu comme si Modiano acceptait une invitation chez Morandini, genre) et on tente de tenir jusqu'au bout juste pour pouvoir être capable un jour de dire : si si, je l'ai vu et en entier messieurs-dames, je sais de quoi je parle, attention. The american nanar of the year ? Le film a en effet une bonne tête de vainqueur. Fumeux...