LIVRE : Une Canaille et demie (Tiburn) de Iain Levison - 2006

Ah lalalalaaaaa grosse déception, là, de la part du petit Américain qui avait pourtant convaincu votre serviteur avec ses deux autres romans il est vrai plus tardifs : Tribulations d'un Précaire et Arrêtez-moi là. Ce coup-ci, on cherchera sans succès la trace de son humour noir, de son style percusif, de son regard acéré sur ses contemporains et sur la société. A la place, on a un polar exsangue, sans sève et sans beaucoup d'intérêt, ni mieux ni moins bien que la plupart de ses compatriotes. La rencontre entre un braqueur de banques en cavale et un professeur de fac un peu pathétique aurait pu donner un portrait caustique de la lutte des classes, ou au moins un duel sympathique entre prolo et intello. Mais Levison se concentre sur d'autres choses moins intéressantes, l'enquête cahotique d'une agent du FBI pour retrouver le bandit, la résolution d'une situation thrilleresque sans enjeux ou les rapports clicheteux entre flics. Il n'y a pas là de sujet, mais le roman dure tranquillement ses 200 pages sans qu'on n'arrive jamais à cerner quel est l'enjeu de la chose, ce que Levison a bien pu avoir envie de raconter en commençant ce bazar. Même si on lit ça au premier degré, on sera déçu : pas de suspense ni de danger, c'est la sieste à tous les étages. On se demande comment Levison a pu se métamorphoser, l'année suivante, en l'écrivain mordant qu'il est devenu aujourd'hui.