L’Approche de l’Automne (Aki Tachinu) (1960) de Mikio Naruse
So sad cette version nippone du « catcher of beetle in the Tokyo street »… Bon, vous pensiez que j’allais oublier mon gars Naruse ? C’est bien mal connaître la pugnacité du Shang qui ne lâchera rien avoir d’avoir conclu cette fantastique odyssée. Un titre bien de saison - tout du moins dans l’hémisphère nord - qui est déjà voilé d’une certaine tristesse. Il va s’agir de nous conter les déambulations d’un jeune gamin et d’une chtite fille dans les rues de Tokyo : Hideo vient de la campagne, il a perdu son père, et sa mère entre-deux-âges est fort occupée comme hôtesse ; Junko vit chez sa mère mais son père habite une autre ville avec une autre femme (la mère de Junko, qui tient la «maison » où travaille justement la maman d’Hideo, étant son amante, vous n’avez pas besoin d’un dessin). Tous deux sont un peu des « laissés pour compte » dans ce monde d’adultes et vont s’épauler moralement, rêveusement, amicalement jusqu’à aller voir l’océan ensemble. Not so sad ? Jusqu’à la dernière séquence, pleine de légèreté au départ, mais qui retombe, sur le spectateur peu prévoyant, comme une enclume.
Hideo découvre Tokyo au côté de sa mère ; il va vivre dorénavant chez son oncle et sa tante qui tiennent une petite épicerie. Sa mère travaille toute la journée dormant même sur son nouveau lieu de travail ; Hideo s’occupe en faisant des livraisons avec son cousin en attendant la prochaine rentrée. Il fait quelques rencontres hasardeuses - des mini bandes de gamins qui le « cherchent » mais qui finissent par le trouver (pas un couard cet Hideo-là) - et finit par rencontrer son « âme sœur » en la personne de Junko ; les adultes vaquent à leur occupation (la mère d’Hideo finit par partir au bras d’un client « fortuné » - Daisuke Katô, fidèle acteur narusien - ; son oncle et sa tante (genre de Thénardier niveau mesquinerie mais sans l’aspect violent…) ne font peu d’état de lui (ils se gênent pas notamment pour « détruire » verbalement sa mère alors qu’Hideo se trouve dans la même pièce), sa cousine, jeune gorette, flirtouille avec l’un de ses collègues et seul son cousin prend parfois le temps de l’emmener faire une balade en moto…) et les deux gamins s’entendent au ptit poil. L’un des fils conducteurs de l’histoire tient dans la recherche d’un scarabée par les deux enfants : Junko doit apporter un insecte à son prof et Hideo qui se trouve être un grand fan de scarabée (il a malheureusement perdu le sien dans son nouvel appart) se fait un devoir de lui en trouver un… Un scarabée symbole (le gars Naruse y allant souvent mollo dans le genre…) de la campagne, de la liberté, de la solitude, de la difficulté à s’adapter dans cet environnement violent urbain ?... Mouais peut-être un ptit peu de tout ça ou non…
Naruse s’attache aux pas de nos deux compagnons en nous montrant leur désillusion (terrible visage d’Hideo lorsqu’il découvre sa mère déambulant à côté d’un autre homme - difficile de ne pas penser aux Quatre Cents Coups quand le tout jeune Doinel surprend sa mère embrassant un autre homme dans la rue… ; l’incompréhension de Junko quand ses parents refusent « d’adopter » Hideo), leurs larmes - sans jamais bien entendu tomber dans la mièvrerie -, leur complicité, leur petite joie (leur longue escapade au bord de la mer) jusqu’à… jusqu’à. On pense à Truffaut parce qu’on ne peut s’empêcher de… penser (pas forcément intelligemment, je vous rassure…) mais il n’y a tout de même point la même noirceur : même si les gamins se retrouvent confrontés à des situations pas toujours faciles faciles, l’ambiance demeure, à l’image de la musique, relativement légère, juste teintée d’un voile de tristesse…
Une ultime course d’un enfant… sur le bitume qui le mènera où ? Sur une plage ? Pas vraiment mais il y aura dans son regard tout un univers d’incompréhension, d’interrogation et de douleur qui en vaut bien celui d’un autre. Petit homme a grandi, l’espace d’un été tokyoïte… Du ptit lait narusien, of course.
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