Piégée (Haywire) (2012) de Steven Soderbergh

Soderbergh voulait arrêter le cinéma ? Eh ben c'est déjà fait. On savait que le gars aimait à prendre parfois le chemin des écoliers et on se disait qu'un petit film d'action / d'espionnage à la sauce Steve ne pouvait que nous divertir intelligemment... Grosse erreur. Le gars nous fait un genre de remake à la Nikita (je sais le coup est bas mais pas plus que ceux que donne l'héroïne) avec une gonzesse peut-être encore plus mauvaise dans ses expressions tourmentées qu'Anne Parillaud (c'est vachard, c'est vachard) ; certes, plastiquement, Gina Carano envoie du bois et on envie l'ami Michael Fassbender de se retrouver dans une position si incongrue (photgramme ci-dessus : faut qu'il en profite il lui reste 4 secondes et demi à vivre - Gina ne supporte pas de filer ses bas)... Mais alors sinon, mes amis, que c'est cruche de chez cruche... Musique seventies d'autoradio, course-poursuite sur les toits vue mille fois, montage trop propret pour être honnête, baston interminable et tout ça pour une piètre histoire vu deux-cent-cinquante fois au moins (l'agent qu'on essaie d'éliminer après une mission, putain, s'est po cassé Lem Dobbs - j'aurais dû me méfier de son nom, remarquez). Soderbergh n'a pourtant pas un casting de troisième zone (Douglas, Banderas, McGregor, Fassbender, Mathieu Kassovitz - trouvez l'intrus, c'est salaud, oui...) mais ils doivent incarner des personnages si pauvrement définis qu'on a l'impression qu'ils tournent tous pour une (longue) pub sous l'oeil fatigué du Steve... Gina s'en prend plein la tronche toutes les dix minutes, s'explosant au moins 48 fois l'arcade sourcillière droite qu'elle a apparemment fragile et pis hop, un coup de rimmel et cela repart comme en 14... Le film pourrait peut-être servir, à tout prendre, de pâle "dépliant animé" sur nos beaux centres-villes européens - Barcelone, Dublin... ah ouais, c'est tout en fait - mais c'est vraiment pour chercher un truc positif. Le film sort le 12 juillet en France, ah gasp, pas de bol, je ne pourrai pas le revoir en salle, je serai sur une île dans les limbes de l'Océan Indien...