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2 mai 2012

La Taupe (Tinker Tailor Soldier Spy) (2012) de Tomas Alfredson

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Alfredson adapte John Le Carré et nous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître et où les moins de quarante venaient de naître. On sent dès le départ qu'Alfredson va faire dans le feutré vintage avec couleurs gris-bleu, gris-beige, gris marron, bref va rester dans le terne. Ambiance d'une England aussi festive qu'une rue d'un pays de l'Est à la même époque avec des acteurs qui accusent le poids des ans (John Hurt, 127 ans, Gary Oldman dans le rôle de "Smiley" qui se permet juste un rictus d'un millimètre sur la fin, Colin Firth sérieux comme un Pape) et on comprend rapidement toute l'ambition du Tomas : non, l'espionnage, c'est du sérieux, c'est des nerfs d'acier, des faux semblants, de la paranoïa, des suspicions, bref po vraiment du James Bond... C'est donc parti pour deux heures d'une partie d'échecs fin guidon (décors qui fait feu de tout bois au niveau des motifs en damiers pour bien enfoncer le clou) menée par un Gary Oldman aussi jouasse qu'un pudding abandonné dans une cave. Pendant tout le film, j'ai pensé à l'ami Gols qui aime ces intrigues ultra-complexes (eheh) attendant patiemment la fin pour demander à son voisin dans un sursaut de lucidité "c'était qui alors le coupable ?".

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Allons, j'exagère, c'est po aussi compliqué que le titre anglais joliment énigmatique le laissait présager : Alfredson se plaît à multiplier les personnages, les sous-récits, mais le titre français a, lui, depuis le départ levé tout soupçon quand au sujet du film : on est à la recherche d'une taupe et il va forcément s'agir de creuser dans les souvenirs de chacun, dans les dossiers... A mesure que l'étau se resserre autour de l'agent-double, on comprend que l'essentiel est finalement sûrement ailleurs : espion est une vie de merde est chacun a perdu en route ce qu'il avait de plus précieux (l'un sa femme, l'autre son amant, un troisième l'amour de sa vie) ; il faut savoir sacrifier sa vie au nom de la Patrie, c'est po vraiment nouveau mais Alfredson prend soin de nous le faire comprendre en livrant avec parcimonie d'intimes informations... Les grands nostalgiques des films d'atmosphère seventies y trouveront sûrement leur compte, les autres (dont je suis) auront l'impression qu'Alfredson est un gentil et honnête artisan qui sent un peu la poussière.

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