Guilty bystander (1950) de Joseph Lerner
Toujours un plaisir de découvrir un film noir avec Zachary Scott en haut de l'affiche... Le type incarne un ex-flic qui, après avoir flirté d'un peu trop près avec la bouteille, a quitté femme, enfant et job. Il bosse dorénavant dans un hôtel miteux comme détective (de bas étage) et semble toujours un féroce adepte de la dive bouteille : Scott passe ainsi une bonne partie du film le regard exorbité, titubant, ayant toutes les peines du monde à se priver d'un chtit verre de whisky. Il est pourtant sur une "enquête" qui devrait le motiver : son ex femme (la toujours délicieuse Faye Emerson) est venue le voir suite à la disparition de leur petit nenfant de trois ans - le frère de Faye, Fred, l'avait emmené faire un ptit tour et depuis plus de nouvelles, de l'un comme de l'autre. Scott a beau essayer de se faire violence vis-à-vis de l'alcool, sa première petite visite chez le Docteur Elder qui entretenait d'étroites relations avec Fred tourne en eau de boudin : il picole comme un salop et il se réveille le lendemain en tôle... en apprenant que le Docteur Elder a été assassiné. Ça va que la police le connaît et que surtout Faye lui file un alibi, mais il va falloir être un peu plus sérieux mon bonhomme si tu veux retrouver ton bambin...
On se désintéresse très vite de l'intrigue (un pâle histoire de collier en diamants), et ce d'autant qu'il manque quelques bouts ici ou là dans notre version (Guilty bystander est un film rare, messieurs-dames, qu'on pensait même perdu, alors, ah ben oui c'est le prix à payer...) On comprend tout de même que le gars Zach est à la recherche d'un mystérieux Saint-Paul et que tous les gens qu'il rencontre au cours de son enquête s'en méfient comme de la peste. Parmi ces gens, il y un trafiquant plutôt fendard (J. Edward Blomberg is Varkas) tant il semble vouloir imiter Peter Lorre dans le genre faux cool - avé les paupières forcément toujours à demi-closes. Il y a aussi l'incontournable gonzesse débonnaire et vulgaire à point (Kay Medford), l'amie de Fred, qui trempe jusqu'au cou dans l'affaire du collier et que Zach va croiser sur son chemin. Zach va de place en place, erre de rencontre en rencontre et réussira sous le coup d'une illumination (!) à comprendre le dessous de l'histoire... et identifier le fameux Saint-Paul (heureusement, parce que nous, on était complètement dans le cirage (la photo est en noir et noir), sûrement parce qu'on avait pas picolé... il est tôt, c'est ça). Pour les fans du Zach, des alcooliques et des films noirs pointus... sinon c'est vrai qu'on peut tranquillement passer son chemin...