The War Room (1993) de Chris Hegedus et D.A. Pennebaker
Alors que la campagne présidentielle française bat son plein (si, si, je suis), un petit tour outre-atlantique sur la campagne présidentielle de 1992 entre Georges Bush, le pater, et Bill Clinton ; nos deux documentaristes se focalisent sur la personnalité du directeur de campagne de Clinton, l'ultra bavard James Carville qui a de faux airs de Baffie mais un vrai cerveau et le chargé de communication de Bill, l'introverti et beau gosse de service George Stephanopoulos. On suit ses deux hommes dans cette fameuse "war room" où toutes les différentes stratégie de communication sont décidées (qu'il s'agisse de contrer les attaques - Clinton s'était déjà trouvé accusé d'avoir des rapports illégitimes avec une certaine Gennifer Flowers - ou d'attaquer le gars Bush sur son bilan - y a des failles, comme qui dirait... Encore faut-il que les électeurs y soient vraiment sensibles, Bush ayant le don de le masquer en accusant constamment son opposant (hum, hum...)). Carville apparaît comme une vraie pile capable d'avoir 3000 idées à la seconde et se pose en leader charismatique du staff : il possède une vraie cool attitude qui n'a rien d'artificiel et se donne à fond dans ce taff de fou-furieux - petite séquence émotion sur la fin lors de son discours de remerciement au staff : on sent toute l'implication du gars, professionnellement et émotionnellement, dans cette campagne qui était loin d'être gagné d'avance.
Stephanopoulos apparaît forcément beaucoup plus smooth en comparaison mais parvient également à toujours trouver la parade, la bonne réplique dès lors qu'il se retrouve devant un micro et une caméra. On plonge donc pendant 90 minutes dans les coulisses de ce combat, les caméras des deux documentaristes semblant tourner 24/24 pour ne rien louper des déclarations de l'un ou de l'autre ; ils parviennent à transmettre toute l'énergie dégagée par ce véritable bataillon de communicants, même s'il faut reconnaître, pour le spectateur non ricain que je suis, qu'on finit parfois par se sentir un peu "noyé" dans ce flot ininterrompu de paroles, de déclarations ou d'images... Une campagne à l'américaine a des allures de véritables machines de guerre où les stratégies de com et les bon mots - les fameux "one liner" - semblent prendre méchamment le dessus sur le fond des programmes... Rien de bien nouveau, certes, mais le doc a au moins l'intérêt de nous plonger dans cette "tourmente", dans cette urgence, au cœur (plus ou moins palpitant...) des coulisses politico-politiciennes.