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19 mars 2012

La Maison sur la Colline (The House on Telegraph Hill) (1951) de Robert Wise

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Est-ce la musique inspirée et hantée de Kaplan, le jus d'orange suspicionesque, la maison gothique rebeccesque, le trou dans la cabane vertiginesque (Vertigo étant postérieur, certes, à cette œuvre avisée de Wise), l'intrigue de défiance totale entre les différents protagonistes... le fait est qu'il est bien difficile de ne pas penser au cours de la vision de ce film au maître Hitch. C'est forcément une référence en la matière et même s'il manque "un chtit quequ'chose" (des acteurs masculins (Richard Basehart et William Lundigan) un peu trop d'un bloc ? - Valentina Cortese tire plus honnêtement son épingle du jeu) pour que ce film soit à la hauteur de Bouddha, il y a suffisamment d'instants palpitants pour que ce film noire nous hypnotise jusqu'à la fin.

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Wise nous amène d'abord dans un camp de concentration - celui de Belsen - pour nous présenter son héroïne : Victoria Kowelska, une polonaise, a tout perdu pendant la guerre mais elle tente de s'accrocher à la vie tout en essayant de sauver l'une de ses amies. Celle-ci, qui possède quelque richesse, a envoyé au début de la guerre son enfant aux États-Unis. Quand elle meure, Victoria décide d'endosser son identité... pour s'occuper de l'enfant, pour pouvoir changer de vie ?... Bah sûrement un peu des deux, mon Capitaine. Lorsqu'elle débarque aux States, elle fait la connaissance du tuteur de l'enfant (Basehart) qui gère sa fortune - les parents qui s'occupaient de lui étant morts. Il faut peu de temps pour que les deux tombent dans les bras l'un de l'autre et décident de se marier. Valentina Cortese et son mari partent alors à San Francisco pour qu'elle rencontre enfin "son" enfant et sa gouvernante peu jouasse (Fay Baker). Alors qu'elle prend ses quartiers dans cette maison sur la colline qui domine San Francisco, on sent rapidement une certaine tension dans l'air. Est-ce par que son subterfuge a été rapidement démasqué, est-ce parce que la gouvernante lorgne sur son nouveau mari, est-ce parce que ce dernier cache ses sentiments ?... Bref, on sent la Valentina guère à son aise... La seule personne en qui elle semble vraiment faire confiance est un ancien major qu'elle avait croisé en Pologne (Lundigan) : il n'est point insensible à son charme mais n'est-il point aussi celui qui doute le plus de sa fausse identité ? Entre les deux couples illégitimes (gouvernante / Basehart - Valentina / Lundigan), il y a enfin cet enfant, l'héritier, qui attire autant les attentions sentimentales que les convoitises...  

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Wise prend son temps pour faire monter la sauce tout en nous gratifiant ici ou là de petits pics d'angoisses (Valentina à un talon de chuter par le trou d'une cabane de jardin au bord d'un précipice, des freins qui lâchent en pleine ville (San Francisco, c'est comme Clermont Ferrand : t'as po de pédale de frein quand tu abordes la moindre descente, tu vas au carnage), un jus d'orange - ça change du lait, vi - aussi suspicieux que celui de Woody Allen dans Love and Death...). Valentina, hantée par son passé traumatisant, est-elle en train de perdre les pédales - et po seulement celle du frein - ou est-elle entourée d'individus vénaux ? Mais ce n'est peut-être pas le plus suspicieux qui est le plus dangereux, nierk nierk... Le final, superbement porté par la musique, fleure bon la panique avec notre pauvre Valentina qui erre de pièce en pièce pour se retrouver seule et se saisir d'un téléphone pour appeler à l'aide et ce salopiot de jus d'orange qui lui jette un regard narquois sur sa table de chevet. Peut-être point d'une originalité folle, mais un film solide de Wise qui prouve que, quelque soit le genre auquel il s’attelle (Western, film d'horreur, comédie musicale, science-fiction...), il est loin d'être un clampin. 

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Commentaires
F
On pense effectivement à "Rebecca" pour l'ambiance et le décor (pas très travaillé) mais c'est beaucoup plus chargé et pas très digeste. Il reste le sympathique message malheureusement bien daté de Wise sur le rôle de l'Amérique ouverte sans discrimination à ceux qui ont souffert et qui se battent.
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