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30 janvier 2012

Racket dans la Couture (The Garment Jungle) (1956) de Vincent Sherman

"- I've learnt enough already [about this business] but never once did I hear anything about right or wrong.
-There's no such thing in the garment business."

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Vous êtes fan de La Vérité si je mens ? Vous avez hâte de voir le troisième opus ? Et pourquoi pas plutôt voir un bon film sur le même thème ? C'est ce que nous propose Vincent Sherman (remplaçant sur le tournage Robert Aldrich) qui nous convie à une petite plongée dans le milieu des fringues. Lee J. Cobb règne en maître sur son entreprise. Les syndicats, il ne veut po en entendre parler et préfère s'allier à la mafia locale qui utilise la manière forte pour dissuader les employés de faire une grosse bêtise... Même lorsque son fidèle associé fait une chute en ascenseur de vingt-six étages juste après avoir essayé de lui faire entendre raison sur le fait de s'allier avec les syndicats, Lee ne démord point : on va po venir l'emmerder dans son entreprise. C'est là que survient son fils (le beau gosse Kerwin Mathews) de retour de Corée qui décide de rejoindre l'entreprise familiale. Lee tique une première fois ("c'est la jungle, mon fils") et tique une seconde fois dès lors que son fils fait ami-ami avec une figure syndicaliste locale (Robert Loggia is Tulio Renata). Cobb, brut de décoffrage, continue de faire confiance au sale mafieux Artie Ravidge (haïssable Richard Boon), fermant les yeux pour se donner bonne conscience, sur ses méthodes criminelles... Après le meurtre de Tulio Renata (petites images d'archives montrant la disparition d'un syndicaliste assassiné à New York et l'émoi qu'avait provoqué sa disparition dans les milieux ouvriers : y'a du people in the street), Lee ne cède pas un pouce à ses convictions. Par exemple, quand Richard Boon commence à lui imposer des ouvriers dans son entreprise (trois types qui ont participé à l'assassinat de Tulio), Lee voit rouge... Il se pète avec Arvie et se rapproche de son fils... Seulement, il est désormais dans la ligne de mire de la mafia...

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On comprend assez facilement les rouages de l'histoire, Sherman bénéficiant dans son casting de trois personnages forts, parfaitement campés (Le gueulard Cobb, le vicieux serpent Boon, le pugnace Loggia qui forme un bien  joli couple avec son italienne de femme Gia Scala - plus ils s'engueulent, plus ils s'adorent). Le fiston qui débarque joue poster2 the garment junglel'innocent quidam qui a tôt fait de prendre "objectivement" son parti : "pôpa ce que tu fais c'est mal, mon pote rouge Tulio il a raison" - et pis sa femme est bonne (ah, il la zyeute depuis le début et quand le Tulio va mourir, cela va arranger ses affaires... Mais bon... Vu qu'il passera son temps par la suite à monter et descendre les escaliers de la Belle qui retourne dans sa famille à Little Italy, il ne l'aura pas non plus volée...). Sherman (ou Aldrich...) ne perdent jamais de vue le côté réaliste de la chose et soigne leurs plans en intérieur sur l'atelier de couture (du show room à la fumante et bruyante "salle des machines (à coudre)" en passant par les loges des modèles - dommage qu'on y reste po plus longtemps d'ailleurs pour admirer ces donzelles en petite tenue (eheh)... et leur commentaires qui volent haut (ohoh)) ou encore ceux en extérieur (les quelques séquences dans le Little Italy vintage... Il me semble d'ailleurs avoir aperçu Martin Scorsese en plus jeune (je plaisante, hein)). Les personnages féminins ont également leur place dans l'histoire (la dévotion et le courage d'une Gia Scala ou d'une Valerie French (l'ancienne petite amie de Cobb)) où le right - chantons l'International, là, maintenant - finit par l'emporter sur le wrong - ses patrons prêts de leur sous, la mafia, la violence... Solide démonstration (sans planer dans les stratosphères du film noir non plus), mon fils, à la vérité, j'te jure.

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