Animal Kingdom (2011) de David Michôd
Premier film australien récompensé par un grand prix du jury à Sundance en 2011, un petit polar qui tient la route sans vraiment marquer les esprits. Le tout jeune "J", suite à la mort de sa mère d'une overdose, se retrouve "accueilli" par le reste de la famille ; sa mère ne souhaitait pas vraiment entretenir de relation avec celle-ci et on comprend rapidement pourquoi : la "mater familia" (Jacki Weaver, aussi chiante et possessive que Melissa Leo dans The Fighter qui l'a d'ailleurs, pour l'anecdote, grillée cette année pour l'Oscar du second rôle) "couve" sa progéniture composée de quatre gaziers peu fréquentables, des criminels à l'état brut - une famille aussi peu reluisante que celle de La Merditude des Choses, un soupçon de vulgarité en moins, une bonne dose de violence en plus. Notre petit jeune semble autant à l'aise dans cette famille d'adoption que Mimi Mathy dans une équipe de basket, et ne va pas tarder à se retrouver impliqué dans leur plan foireux ; il tente pourtant au maximum de leur échapper en s'invitant de plus en plus chez sa chtite pineco, mais po facile de passer totalement incognito quand on habite chez les Cody. Lorsqu'un des frères se fait froidement descendre par la police, les trois autres se vengent en tuant deux flics, et notre pauvre "J" de se retrouver, sans avoir rien demandé, entre l'enclume et le marteau : d'un côté il doit affronter les inspecteurs qui ne le lâchent pas d'une semelle pour qu'il balance sur ses oncles, de l'autre il doit se coltiner ses tontons flingueurs qui redoutent de plus en plus qu'il flanche... Il tente bien de garder la tête froide jusqu'à ce que le plus parano des oncles supprime sa chtite copine et que "J" passe sous la protection de la police. Va-t-il balancer toute la famille Cody ou jouer plus serré ?... Une première œuvre un peu longuette qui nous donne certes le temps de nous familiariser avec les membres starbés de cette drôle de smala. Michôd nous balance de ci de là quelques petits ralentis, qui font leur effet, avec une petite musique atmosphérique un peu lancinante. Quelques éclairs de violence lors des divers règlements de compte, pour le reste on doit se contenter de suivre paisiblement cet étrange personnage mutique, le "J", qui semble se faire son propre petit film dans sa tête - ça sent le petit twist final, bingo. Pas désagréable, l'un dans l'autre, mais pas franchement inoubliable non plus... Reste à espérer qu'après ce coup d'essai honnête, propre - et salué par une pluie de récompenses -, le gars Michôd saura faire preuve d'un peu plus d'audace et d'originalité pour réellement nous convaincre. (Shang - 31/03/11)
Pas mieux : tout est pas mal dans ce film, rien n'est vraiment bon ni mauvais. On apprécie la façon dont Michôd amène les évènements principaux, loin de toute esbrouffe (la descente de flics dans la maison des Cody, qui arrive très simplement, avec un de ces ralentis effectivement joliment troussés), la direction du jeune acteur ou encore la sécheresse du propos, dépourvu de tout gras ; mais on regrette d'un autre côté l'esthétique passe-partout, les clichés du genre qui s'accumulent et le côté un peu terne du rythme. Michôd a indéniablement du talent et de l'envie, et dresse une histoire qui réserve son lot de surprises et de tension ; mais il lui manque vraiment du style. Un film qui mériterait, je ne sais pas, un grand prix du Jury à Sundance, histoire de le faire réfléchir à son manque de saveur. (Gols - 23/01/12)