Les Marches du Pouvoir (The Ides of March) (2011) de George Clooney
Les ides de Mars auraient fait un assez beau titre pour évoquer l'histoire de ces machinations et de ces trahisons politiques mais le distributeur a dû considérer que le public français était encore plus con que le public américain - je me lève, faut que je prenne mes marques. Soit donc le beau gosse de service, Ryan Gosling, en chef du staff de la communication pour l'élection du gouverneur Clooney (qu'on imagine parfaitement devenir un jour président des Etats-Unis, le George...). Si notre homme remporte l'Etat de l'Ohio, il a quasiment un pied à la Maison Blanche. L'enjeu est gros. Face à lui, un autre démocrate, un certain Pullman. On assiste en partie au combat stratégique entre les deux "têtes pensantes" des deux candidats (Philippe Seymour Hoffman vs Paul Giamatti - toute une école du cabotinage si on veut être un poil caustique), deux gaziers qui savent qu'une campagne se joue parfois grâce à des procédés pas très catholiques... Ryan Gosling va en faire l'expérience à ses dépends (le jeune loup tente de se faire acheter par un clan avant de se retrouver quasiment à la rue) mais notre type a les dents longues et sait s'adapter aux nouvelles situations, aussi nauséabondes soit elles... Rendez-vous secret, alliance et mésalliance avec des pontes politiques, petites coucheries de ci de là, journaliste en quête de scoop : rien de bien nouveau sous le soleil démocratique... Clooney semble prendre un certain plaisir à nous montrer les coulisses pas très clean de ce grand battage politico-médiatique (les tractations entre Seymour Hoffman et Gosling derrière le drapeau américain - le revers peu reluisant de la démocratie en quelque sorte ; la scène finale sur un terrain de basket avec l'arrivée du grand gagnant de ce combat de l'ombre : politique et sport même combat - tous les coups sont permis pour faire plier son adversaire, olé) et livre un gentillet divertissement qui semble avoir déjà au moins dix ans de retard... Reste le casting, solide à défaut d'être surprenant (je prendrais bien Evan Rachel Wood comme stagiaire si jamais elle est libre...), de ce petit film politique aux ficelles un peu grosses.