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Shangols
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17 octobre 2011

Quatre étranges Cavaliers (Silver Lode) d'Allan Dwan - 1954

vlcsnap-2011-10-16-21h23m55s29Je n'avais jamais vu de film d'Allan Dwan, je me suis dit : autant commencer par ce qui est considéré comme son chef-d’œuvre. Voici donc Silver Lode, ou un western qui cache sous une certaine patine classique une attaque frontale contre la communauté, et pas n'importe laquelle : la ricaine, celle avec des éperons dorés, du patriotisme couillu et du protectionnisme raciste à revendre. Nul besoin d'être fin analyste pour sentir les allusions : une équipe de cow-boys menée par un certain McCarthy (...) débarque, le jour de la fête nationale, dans une bourgade tranquille pour chercher une figure de la ville, gentleman aimé de tous mais qui a semble-t-il quelque peu fauté dans le passé ; les cavaliers l'accusent d'avoir jadis tué dans le dos un gars, d'avoir triché aux cartes et empoché un pactole consistant. Si dans un premier temps la communauté se range derrière son héros, les preuves qui s'accumulent peu à peu sur ses épaules lui font changer le sens du manche de pioche ; et voilà bientôt le gars contraint de lutter moralement et physiquement contre toute la ville, pistolets aux poings et dents serrées devant la lâcheté de ses pairs. Comment prouver son innocence quand tout son peuple est contre soi (y compris, cruauté supérieure, sa propre fiancée), voilà le challenge.

vlcsnap-2011-10-16-22h01m31s64Une charge politique certes peu subtile, mais qui donne de beaux résultats, et qui montre en tout cas un culot indéniable de la part du metteur en scène. Il y a quelques plans directement insolents, comme ceux où le héros est contraint de se protéger des tirs nourris de ses ex-camarades en se cachant derrière des tables couvertes de nappes aux couleurs de la Star Spangled Banner ; ou ces confrontations inter-générationnelles où on sent tout le poids atavique de la violence américaine. Discrète et au service de son scénario, la mise en scène n'en est pas moins intelligente, surtout dans ces alternances adroites entre les plans fixes (longues scènes de conversation) et les travellings relativement virtuoses (le très long plan central où Payne court à travers toute la ville). L'ensemble révèle une belle tonalité tragique (unité de temps, de lieu, d'action), et change agréablement des purs divertissements propres habituellement au genre. Ceci dit, on sent aussi que Dwan n'est pas un génie à tous les postes, notamment au niveau de la direction d'acteurs : son héros principal est joué par un John Payne en imitation scolaire de Gary Cooper (regards et démarche y compris) qui aurait franchement plus d'emploi en petit employé de bureau qu'en héros de western ; et l'incontournable pute au grand cœur peine à convaincre elle aussi, tant cette petite Dolores Moran est palotte et transparente. On regrette aussi beaucoup de longs dialogues inutiles, de piétinements de l'action, et un final en happy-end très convenu et complètement illogique. Mais ce petit film de série reste quand même un chouette moment d'irrévérence, ne serait-ce que parce qu'il s'attaque courageusement à ce qui, en 1954, était tabou : la lâcheté de la majorité.

Go to the Mid-West

Commentaires
M
Mouais.<br /> <br /> <br /> <br /> "Chef des poussins dans la cour des petits", "éternel artisan sans crânerie", moment très agréable de cinéma modeste", "charme des petits films d'autrefois"...<br /> <br /> <br /> <br /> Pardon, mais... je suis cinéaste, je lis ça, j'ai juste envie d'aller fissa te fiche un gros pain dans la gueule, mon bon.<br /> <br /> Encore pire que de s'entendre dire que ton film est total à chier. <br /> <br /> <br /> <br /> Il vous en faut peu, tout de même, sir Shangols...
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S
"Classique mais racé, ce western sort clairement du lot" (Tornade)<br /> <br /> "Allan Dwan réalise un western absolument splendide pour les yeux, réconfortant pour le coeur et précieux pour tout amoureux du "western sentimental" qui se respecte." (Le Bagarreur du Texas)<br /> <br /> "Dwan continue de s'ébattre dans la cour des petits, mais une fois encore il apparaît comme le chef de la bande des poussins." (Ange en exil"<br /> <br /> "Un film de femmes entre elles, c'est assez rare dans le cinéma hollywoodien des 50's, encore plus dans le western, et c'est ce que réussit Allan Dwan, éternel artisan minutieux sans crânerie." (La femme qui faillit être lynchée)<br /> <br /> "Belle Le Grand est un moment très agréable de cinéma modeste, artisanal et ouvragé à l'ancienne : le charme irrésistible des petits films d'autrefois." (La Belle du Montana)<br /> <br /> "Un fleuron à fleuret du cinéma de cape et d'épée, messieurs-dames, tout simplement." (Le Masque de fer)<br /> <br /> Il vous en faut beaucoup, tout de même...
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F
"Petit film de série" ? Objection, votre honneur. "Piétinement de l'action ?" : alors que dire des spaghetti de Leone ? Plus Payne apparaît lourdaud et hésitant comme une Ronald Reegan en campagne et plus la mayonnaise monte . "Dialogues inutiles" : nécessaires à la bonne compréhension d'un scénario drôlement bien ficelé. "Personnages peu convaincants ?" : mais si, c'est encore comme ça dans la vraie vie et l'ambiguïté est-elle vraiment dissipée ? C'est le fait de plaire aux femmes qui sauve le héros et rien d'autre, cette grâce qui dissipe les mensonges de la paperasse et fait triompher finalement la vraie communication. Un western aussi éducatif que "L'homme qui tua Liberty Balance". Attention aux apparences !
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