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4 août 2011

LIVRE : Les grandes Largeurs de Henri Calet - 1951

23462J'ai toujours bien aimé la légèreté de Calet, voyez-vous, mais il me semble qu'avec Les grandes Largeurs, il arrive un peu au bout du système et confond légèreté et inconsistance. Il nous propose de le suivre le long de quelques quartiers parisiens qui lui tiennent particulièrement à cœur, la balade physique prenant très vite des allures de balade intérieure au gré de ses souvenirs d'enfance : réminiscences d'anecdotes concernant son touche-à-tout de paternel, épisodes de gamin ordinaire confronté aux malheurs de son temps (belles phrases  sur la guerre, surtout, et atmosphères vraiment bien rendues pour tenir compte de l'attitude d'un enfant vis-à-vis des horreurs de l'Histoire), plaisir communicatif à évoquer ces temps perdus et ce Paris d'antan. Il y a une sorte de pouvoir magique des mots qu'on sent à l’œuvre ici, un peu comme Miller qui se soûle plus des noms des pays que du voyage lui-même : Calet inscrit des mots comme "rue des Acacias", "Luna-Park de la porte Maillot", "avenue d'Orléans", et ça suffit au démarrage de sa rêverie, dans son style rapide et bon-enfant dont il a l'habitude. C'est vrai qu'il y a par-ci par-là de très mignonnes lignes sur son petit monde intérieur, et cette façon éternellement précieuse qu'il a d'évoquer dans le plus simple appareil, avec quelques mots, un point d'exclamation, de modestes phrases privées de tout artifice.

Mais cette fois, malheureusement, ça ne fonctionne pas aussi bien qu'avant. La faute, peut-être, au manque d'épaisseur des épisodes évoqués, trop banals pour le coup, un peu quelconque ; la faute à une écriture tellement au fil de la plume (fausse impression ?) qu'elle devient purement fonctionnelle, sans poésie, pas assez travaillée ; la faute à une nostalgie qui frôle un passéisme un peu fatigant, défaut que Calet avait parfaitement su éviter auparavant, alors même qu'il est THE auteur-témoin du temps passé. On ne s'ennuie pas tout à fait, parce qu'on aime le bonhomme comme on peut aimer un tonton gentil ou un voisin un peu original ; mais on aurait aimé plus de sève, plus de verve, un peu moins de Charles Trénet et un peu plus de Georges Brassens.

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