Nocturne (1946) d'Edwin L. Marin
Un pianiste collectionneur de femmes dont le meurtre est maquillé en suicide... Tout le monde est prêt à laisser tomber l'affaire sauf l'ami George Raft qui, en bon inspecteur, va décider d'interroger toutes les donzelles impliquées par le passé avec le musicien. Il ne se fait pas que des amis et même la police décide de le mettre au rencart vues ses méthodes parfois un peu "trop franches"... Mais le George tient la barre et semble bien décidé à coincer la meurtrière (voire le) et, éventuellement, à se marier avec, surtout s'il s'agit de la suspecte numéro 1, Lynn Bari. Ambiance pince sans rire avec un George qui écume les boîtes de nuit vintage (quelques petites chansons susurrées par la blonde Virginia Huston qui apporte du cachet au bazar), visite les plateaux de la RKO pour enquêter sur la Lynn, n'est jamais le dernier pour le coup de poing (se bastonne contre une sacrée montagne qu'il finira par fracasser - le coup de l'eau bouillante dans la face, c'est toujours efficace face à plus gros que soi...) ni d'ailleurs pour embrasser fougueusement l'une des femmes qu'il soupçonne... Un sacré gazier ce George... qui vit encore chez sa vieille môman (ouah la honte, tu parles d'un dur !). Cette dernière est cependant loin d'être aussi bonnet de nuit que son fiston et s'amuse à l'occase à jouer les inspectrices, prête à jouer avec l'une de ses amies, guère plus jeune qu'elle, avec un gun pour reconstituer un meurtre. Si le suspense est, faut quand même le dire, pas le plus trépidant qu'on ait vu ces dernières années (bien qu'il faille souligner la présence au générique de Joan Harrison, un fidèle du père Hitch (à la production ou au scénar)), Marin sait distiller quelques jolis petits plans (belle entrée en matière notamment avec cette caméra qui filme la ville en plan d'ensemble avant de s'avancer progressivement et de pénétrer dans la maison du pianiste) ou s'amuser gentiment avec son montage (bien aimé cette photo d'une suspecte qui se révèle progressivement dans la chambre noire suivie d'un plan sur icelle sortant d'une piscine : simple mais joliment trouvé). Raft est, heureusement pour lui, meilleur en inspecteur qu'en prof de science physique (Mon Dieu, ça sent le gaz dans cet appart : allumons la lumière ! T'as du bol mon gars d'être au cinoche...) et finira par décrocher un double gros lot. Entre chien et loup (hum ?) pour la note finale...