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Shangols
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16 juin 2011

Insidious de James Wan - 2011

insidious-1-10440490afynj_1798Un travail propret de la part du réalisateur du premier Saw, qui ne restera probablement pas dans les annales des grands films d'horreur (il fait pas peur, par exemple, c'est un petit handicap), mais qui reste suffisamment modeste et bien fait pour qu'on passe un moment sympa. Délaissant son gore facile et ses situations à la con, Wan revient à l'épouvante du samedi soir, avec le scénario le plus simple qui soit : une maison hantée, une chtite famille qui vient y vivre, et c'est parti pour des grincements inquitants, des croquemitaines dans les placards et des portes qui s'ouvrent toutes seules chteujure chéri j'l'ai vu. De l'allégeance au genre, en quelque sorte, et c'est bien la qualité du film : retrouver un peu de la magie de la Hammer, par exemple, ces vieux films cheap qui vous balançaient des démons à queue rouge et des medium gothiques à tour de bras. On y perd en peur (les monstres sont ridicules) ce qu'on y gagne en nostalgie : c'est comme si on redécouvrait un livre de recettes de mamie qu'on aurait oublié depuis qu'il servait de cale au canapé (je suis en train de déménager, mes comparaisons sont domestiques). C'est de la bonne cuisine à l'ancienne, qui existe comme si tout était resté figé depuis 50 ans. Ma foi, prenons ça comme un clin d'oeil sympathique et regardons la chose avec un oeil bon enfant.

insidious-james-wan-10287812dqbsl_1798D'autant que Wan réussit très joliment sa première moitié, faisant doucement monter la tension, retardant sans arrêt le climax des situations et des scènes : grincements bizarres dans le babyphone, silhouettes flippantes qui passent derrière la vitre, portes qui claquent, greniers obscurs, mais ça serait pas une main que j'ai vue, là, derrière l'armoire ? Il sait par exemple bien faire apparaître ses fantômes, de façon très concrète : ils sont là et puis c'est tout, même si l'abus de pattes griffues et de visages pâles est plus marrant que vraiment effrayant. Dans la deuxième moitié, c'est plus maladroit, notamment parce que le gars Wan ne sait pas trop sur quel pied danser : il y a du burlesque avec ce couple de chasseurs de fantômes geeks (Ghostbusters encore une fois érigé en must, je crois qu'il n'y a plus que moi qui considère que c'est une merde) ; il y a du pur fantastique dans ce voyage argentesque (de Dario Argento, comprenez) au pays des morts ; il y a de l'épouvante 30's dans les mises en scène grand-guignol des demoiselles en petites robes gothiques qui s'entretuent (très joli passage) ; il y a de l'horreur très contemporaine, tendance Paranormal Activity, dans cette façon d'étirer les scènes banales jusqu'à les rendre inquiétantes. A vouloir ainsi rendre hommage à tous, Wan lâche beaucoup de son style, et réalise un machin flou et purement référentiel, qui n'a pas sa voix propre. Reste un réel plaisir de consommateur du genre, quelques jolies idées (ce petit garçon qui apparaît brusquement à côté du tourne-disque pour écouter sa musique désuette) et un savoir-faire évident. Modeste et discret : du coup, attachant.

Commentaires
A
J'aurais autre chose à dire au sujet de ce film que j'ai vu hier, mais pour l'instant, une précision : l'idée jolie, ce n'est pas "ce petit garçon qui apparaît brusquement à côté du tourne-disque pour écouter sa musique désuette". Mais qu'on l'aperçoive plus tôt dans cette même séquence (à la 39e minute) : la caméra suit d'assez près Rose Byrne, elle rentre dans une chambre, ramasse de la bouffe qui traîne sur un lit, change de pièce, prend du linge qui traîne, change de pièce, met le linge dans un panier, presque derrière elle des vêtements sont accrochés au mur à côté desquels ledit gamin apparaît, de dos, immobile, elle ne le voit pas et va dans la cuisine, jette le reste de bouffe à la poubelle, en sort le sac pour la vider. Cut. Changement d'angle. L'action se poursuit, elle sort pour mettre la poubelle dans un container, la caméra la suit toujours, mais à distance cette fois-ci, en restant à l'intérieur de la maison, à travers les fenêtres de différentes pièces. On entend qu'il s'y passe quelque chose, zoom avant sur R. Byrne toujours à travers une fenêtre. Cut. Point de vue du personnage sur le petit garçon à côté du tourne-disque. <br /> <br /> Tout ça (n'est-ce pas ?) pour dire que cette scène ne sauve pas le film mais qu'il y a effectivement vraiment quelques trucs vraiment pas mal du tout, tout du moins dans sa première partie.
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G
Eheh merci pour la vue courte, ami Prince. Bah vous savez ce que c'est, parfois on est bien luné, et on ne demande pas plus au cinoche que ce genre de sous-produits sans conséquence. Je n'ai jamais dit que c'était un grand film, mais j'ai apprécié ce discret hommage aux vieux films d'épouvante des années 50, et le côté vieille marmite (de sorcière). Pour le reste, je suis d'accord avec vous, les amis.
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P
Nouveau désaccord (je vais aller faire un tour chez Félix qui me semble avoir la vue moins courte) à la lecture de cette critique. cet "insidious" m'a juste fait l'effet d'un grand bazar de l'épouvante, tissé de grosses ficelles et d'idées à trois sous. Le film ne fait pas peur, comme vous avez l'honnêteté de le faire remarquer (en même temps aujourd'hui plus personne ne se vante d'avoir eu les pétoches au cinoche), et c'est bien là le drame puisqu'il est essentiellement fabriqué dans cette optique. Je passe sur la médiocrité de l'interprétation, sur les effets de manche sonores et sur l'épisode astral qui nous renvoie à un bon vieil épisode du "Docteur Strange" (Wan devrait se mettre sur les rangs pour l'adaptation ciné, ça lui irait peut-être mieux). Dormamu, où es-tu ?
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G
Ah diable, quelque chose me dit que vous n'avez pas aimé... Bravo pour votre texte très drôle.
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F
Voici ma critique écrite à chaud (à la base c'était simplement un commentaire laissé à la votre ! :) ) <br /> <br /> http://ilaose.blogspot.com/2011/06/insidious.html<br /> <br /> J'avoue être assez sévère, peut-être parce que c'est écrit à chaud justement, et que le film m'avait vraiment laissé une sale impression. :)
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