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14 juin 2011

Johnny Angel (1945) d'Edwin L. Marin

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Qui se rappelle d'Edwin L. Marin ? Personne ? Eh ben cela n'est pas non plus très étonnant. Sa petite contribution au film noir (film noir, mouais, disons plus exactement une œuvre qui flirte avec le genre : il y a bien un crime, des pépètes (la blonde fatale et la tendre brune), de la sale trahison dans l'air, mais sinon l'enquête sur ce "bateau-fantôme" le rattacherait plus au film de... port) demeure bien modeste et ce malgré la présence de George Raft en proue ; l'histoire ? j'y viens : son père a disparu en mer avec une mystérieuse cargaison d'or, et le fiston est bien décidé à tirer cette affaire au clair - il ne desserrera pas une fois les dents pendant tout le film, même pendant les scènes incontournables de baisers blonds ou bruns (un partenaire masculin assez froid, moi, j'aurais dit). L'ambiance au départ est pourtant relativement envoûtante - un bateau dans le brouillard qui en croise un autre apparemment abandonné : George monte à bord, arpente le pont souillé de sang avant de trouver dans la cabine la photo de son propre pater (avec himself à ses côtés) fracassée (un long plan sans dialogue en guise d'intro qui marque des points).

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Ensuite cela devient beaucoup plus banal. Raft (avec l'aide d'un chauffeur de taxi assez branle-manette (le chanteur Hoagy Carmichael qui pousse la chansonnette à la moindre occase)) suit la piste d'une Française qui vient apparemment d'échouer dans son port ; elle était cachée sur le bateau où se trouvait le père de Raft et constitue le seul témoin de l'affaire. Effarouchée au début, elle finit par fondre dans les bras de George et lui raconte le bazar. Cela permet à ce dernier de comprendre ce qui s'est passé (petit flash-back for the road) sans non plus apprendre qui se cache vraiment derrière le massacre. Quand la blondasse (Claire Trevor), une vieille connaissance follement amoureuse de George, parle d'or, George sent qu'il est sur la bonne piste : il lui roule une pelle toujours sans desserrer les dents (une gageure) et l'embrouille en deux temps trois mouvements. On se dirige vers la résolution, ça tombe bien, nos paupières commençaient à battre. Sans vouloir faire de clin d'oeil à mon compère eastwoodien, ça fracasse quand même moins que le final d'Unforgiven (c'est moins bien aussi...). Bon, une histoire avec George Raft en capitaine de navire (dans un film de Marin quand même, je ne voudrais pas être lourd mais... mouais), on pensait que cela ne manquerait pas de sel : notre petit cœur avide de noir (le genre, le pur, le dur) a eu quand même bien du mal à chavirer...

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