Cindy, the Doll is mine (2005) de Bertrand Bonello
Chose promise, chose vue, comme dirait Hugo (je fais dans le spirituel today). On devrait plus souvent écouter les suggestions de nos amis blogueurs qui font plus que nous rendre la monnaie de notre texte. Je ne m'étais jamais penché sur ce court de Bonello (cinéaste dont j'avoue avoir parfois un peu de mal à suivre les méandres de la pensée...) et je me suis tranquillement pris ma petite baffe en un peu plus de dix minutes chrono (ami Tororo que bien bas je salue, vous m'avez pris au dépourvu). Pas grand chose à raconter a priori derrière cette petite mise en scène d'une photographe et de son modèle qui se trouve être la même personne (Bonello illustrant dans ce court le travail de la photographe/modèle Cindy Sherman, bon). La brunette (la sage Asia Argentette) demande à la blonde platine (la bombe Asia Argentine) de prendre des poses : notre baby doll s'exécute, pointant sein et cambrant rein pour avoir l'air féminine (Asia, mon idole), s'avançant de façon féminine vers l'objectif avant de s'allonger à terre auprès d'un poste de téléphone (Asia s'abandonne),... mouais, po mal mais ce n'est semble-t-il point encore cela, et la photographe de demander à sa jolie poupée de son de se mettre à pleurer... Comment, pourquoi, et moi je vous en pose des questions, une petite pause cheezy et hop c'est reparti. La modèle met en branle une tuerie de chanson des Blonde Redhead que j'écoutai en boucle en son temps (bluesé, fus-je) et l'Asia de lever les yeux au ciel et de faire une chtite mine pensive avant de laisser couler son rimmel. Cela n'a l'air de rien et pourtant c'est tout : on est cueilli par cet instant fragile, gracile, lacrymal. Bonello nous donne le coup de grâce avec un ultime contre-champ sur l'artiste dont une petite larme coule sur la joue : l'émotion de l'une gagne l'autre "et ne fait" / "qui ne font" plus qu'une... et le spectateur de retenir la sienne de peur d'entrer à son tour dans le cadre de cette mise en scène... C'est presque rien, disais-je, juste un instant magique partagé - du cinéma quoi... (Grande et fabuleuse Asia, il est toujours bon de le rappeler au passage). Bel "échange", ami lecteur.