L'Inconsolable de Jean-Marie Straub - 2010
Oui, bon, ça va, on a compris, à force, que Straub, quand il lit du Pavese, imagine tout de suite une forêt, des acteurs assis sur des souches et de la lumière qui change. Etait-ce nécessaire de refaire une énième fois la même chose, après les 232 films sur le même principe ? Je n’ai pas l’impression. L’Inconsolable a juste l’intérêt supplémentaire de permettre de constater qu’après la mort de son alter-ego Danièle Huillet, Jean-Marie n’a pas changé ses bonnes vieilles habitudes, mais qu’il se dévergonde grandement ici : l’acteur lève un sourcil à un moment, ce qui fait de ce court-métrage le premier film d’action du cinéaste. D’autre part, on constate que la tradition du sous-titrage abscons s’est bien transmise, puisque là encore on ne comprend pas grand-chose à ce qui est dit (mais le gars a changé la police de caractère : il y a tellement peu de choses dans le cinéma épuré du compère qu’on remarque le moindre petit détail). A part ça, je l’ai dit, c’est du déjà vu, 5 plans au total, 2 (non-)acteurs qui balancent le texte de façon métronomique, un mouvement (le sourcil, donc) et pour finir la lumière qui joue sur le front de notre personnage principal. Tiens, cette fois, pas de mouvement de caméra, ça manque. C’est bien pour dire…
Tout Straub et tout Huillet, ô douleur : cliquez