Backward Flow (Gyakuryû) (1924) de Buntaro Futagawa
Mikisaburo est une jeune samouraï et il n'est pas content. Le grand responsable de son malheur s'appelle Genzaburô et franchement le gazier abuse : le type écrase la mère Mikisaburo en roulant comme un dingue sur une petite voie vicinale à cheval (Mikisaburo ne sait d'ailleurs pas que c'est lui mais, en bon spectateur, on lui souffle), prend la virginité de sa sœur et la jette comme un paquet de linge sale et flirte ouvertement avec Misao, la jeune fille dont Miki est amoureux (mais comme il est d'un rang inférieur, il n'a aucune chance). En pétard, Mikisaburo se rend au mariage de Genza avec Misao, prêt à lui régler son compte... Il se fait éjecter du domaine comme un bâtard et on le retrouve sept ans plus tard à errer sur les petits chemins comme un ivrogne. Mais le destin n'a pas dit son dernier mot : Miki croise Genza sur une plage et il est bien décidé à lui trancher la carotide... La vengeance est un plat qui se mange froid et bien saignant. De l'action avec ces trois chevaux qui cavalent comme des dingues en pleine campagne et effraient tout le monde sur leur passage, de l'émotion exacerbée avec ce pauvre Miki qui se retrouve avec sa mère mourante puis sa soeur déshonorée dans les bras, du fight avec cette séquence finale sans pitié, du manque d'hygiène avec ce quidam que Miki croise au départ dans la rue en train de faire pipi sur le mur, bref un joli petit court-métrage, colorisé s'il vous plaît, qui devrait plaire aux plus acharnés de cinéma nippon vintage.